pays de Fayence où en est l'élaboration du SCOT?


Où en est la construction d'une "véritable gouvernance communautaire appuyée sur une réelle volonté de travailler ensemble"? Car c'est ça l'élaboration du SCOT. Eh bien! tout semble se passer comme avant, du temps du SIVOM; collecte des ordures ménagères et organisation de la déchetterie communale (filières tri) en relation étroite avec Pizzorno pour lequel les appels d'offres sont taillés sur mesure; organisation de la surveillance et de la police du lac de Saint-Cassien; projet de police intercommunale sponsorisée par Fayence sur une idée de Jacques Nain. Règlement de publicité dans la plaine. Bref des composantes du futur SCOT, mais non intégrées dans une optique globale correspondant à un diagnostic complet et partagé, ainsi qu'au "Dires de l'État".

Je résume encore une fois ce diagnostic. Avant la CdC, chaque commune suivait un modèle de développement séparé, adapté à sa géomorphologie et résultant de son attractivité pour les migrants. Partout cad. dans les 8 communes du canton, la reprise du territoire fut la résidence individuelle sur grands terrains à partir des propriétés foncières autrefois agricoles. Avec la croissance de la population attirée par ce modèle, les besoins en services publics ainsi que les services de chalandise ont été offerts. Les infrastructures nécessaires ont été conçues et réalisées de manière inconsistante et incohérente. Elles se sont développées dans la plaine de Montauroux à Fayence - les 4 communes du noyau central - mais principalement Montauroux d'abord, puis Tourrettes et Callian.

Voir ici une galerie de photos satellite des zones d'activité qui s'échelonnent en chapelet le long de la RD532, de la RD19 et de la RD563 (Fayence gare-4chemins). Cliquer.

Où en sont les POS, révisions simplifiées PLU et RNU.

La situation est indiquée sur cette figure. Cliquer dessus pour agrandir.

Depuis la création de la CdC et en attendant qu'un SCOT soit élaboré, le même processus perdure - exemples, SuperU, Camiole, Castellaras, Crouis - Pour faire passer de tels projets parcellaires et incohérents entre eux, les décideurs locaux cad. en réalité les maires car ils ont tous pouvoirs dans leur commune, font du lobbying entre eux pour faire passer leur projet ou pour éviter qu'on leur impose un projet par la loi de la majorité. Je parle à Pierre, Jacques parle à Paul etc..... et en réunion on vote "comme on a dit" ou "comme d'hab". LOBBYING ET RÉUNIONITE sont le processus par lequel nos "décideurs locaux" travaillent et forgent notre destin et celui de nos descendants. On a encore bien du chemin à parcourir pour finaliser le SCOT.

Ma suspicion est nourrie par le peu d'empressement que nos délégués de la CdC, animés par le président JPB, semblent montrer pour l'élaboration du SCOT. Cela est renforcé par les CR des Conseils communautaires. Voir ici par exemple celui du 4 mars 2009.

Le "Dires de l'État", une sorte de diagnostic préliminaire du SCOT, est difficile à accepter par les maires; certains se sentent plus ou moins (historiquement) responsables de la situation, soit direcetement soit comme continuateurs de leurs prédecesseurs. Un premier diagnostic a été élaboré par le CAUE du Var. Le voici. Il n'a pas été accepté en l'état. Le diagnostic du bureau d'études suivant CITADIA, auquel ce travail a été confié reprend divers éléments du "Dires de l'État". Ce 2è diagnostic est une présentation sous format powerpoint, vue en Conseil Communautaire du 23 septembre 2009 appelé "Réunion de lancement du SCOT!!!!". Voir ici. Aux voeux de la CdC de 2008-2009 le 10 janvier à Tanneron, JPB avait annoncé que le diagnostic était fini et qu'on était passé au stade du PADD. Comme on peut le voir en cette fin octobre 2009, on n'en est pas encore là. Retrouvez les voeux des maires 2008-2009.

Les éléments du "dires de l'État" ne me paraissent pas tous pertinents. Il me semble que c'est le cas par exemple du déplacement de la gendarmerie de Fayence aux "Quatre Chemins" qui est critiqué. Si je le souligne c'est pour justifier le fait que les décideurs de la CdC ne prennent pas tous ces "dires" en considération. Mais, la situation étant ce qu'elle est aujourd'hui en 2009, comment évoluer?. D'abord en arrêtant tout nouveau projet de développement non indispensable, dans l'attente du SCOT dûment approuvé. Ensuite en accélérant le processus du SCOT, cad. en engageant sans tarder le PADD - ce que l'on propose pour "construire une véritable gouvernance communautaire". Je n'ai pas la prétention de le dire mais je considère quelques éléments ci-dessous qui me paraissent signifiactifs.

Un premier est la pression foncière, l'explosion des prix du foncier, les difficultés de logement des actifs à revenus modestes. Je me réfère d'abord aux "Dires de l'État" en la matière. Voir ici. Je me réfère ensuite à deux déclarations prêtées à Jean Pierre Bottero (JPB) Maire de Montauroux; selon lui la commune a un POS permettant d'accueillir 10000 habitants (près de 5000 fin 2009). Et "tant que je serai maire, je ne procéderai jamais à une révision générale du POS en PLU car je ne veux pas spolier les propriétaires fonciers qui espèrent vendre leurs terrains pour construire". Voilà qui est dit clairement.

Un deuxième est la contrainte du "logement social". Avec plus de 3500 habitants, Montauroux, comme Fayence sont tenus à 20% de logements réellement sociaux sous peine d'amende (cf. le cas de Peymeinade). Mais qu'est ce que des logements sociaux et qui concernent-ils chez nous? Il y a 1800 logements à Montauroux; 20% signifie 360 logements dits "sociaux" soit environ 850 habitants. Existe-il dans la structure socio-professionnelle de Montauroux 850 habitants qui répondent à des besoins de logement social? C'est une question. Ce 20% de logements sociaux est un concept des grandes villes où la mixité sociale est beaucoup plus grande qu'en zone rurale ou péri-urbaine comme chez nous. La prise en compte de cet élément dans le SCOT sera difficile.

La propriété foncière ne donne pas le droit de faire n'importe quoi sur sa terre. La propriété privée est un élément de la philosophie depuis Aristote, mais qui remonte à l'origine de l'agriculture. Sur le long terme, la terre, support de la vie des hommes et source de toute vie et nourriture, appartient à tout le monde. Sur le court terme, elle n'est que gérée par ceux en ont la propriété et qui en ont la charge. Allons nous promener à Mons depuis le moulin de la Siagnole; on traverse une zone de plats et de restanques qui étaient utilisées naguère par les paysans, pour assurer leur subsistance dans les conditions dans lesquelles on vivait il y a 100 ans. Les livres d'Annie Bruel nous décrivent bien cette vie. Avec le développement de la société de production/consommation d'aujourd'hui, il est clair qu'on ne peut plus vivre sur ces terres, dans les conditions de consommation matérielle de 2009. Mais faut-il alors transformer ces terres en villas individuelles occupées 4 mois par an, ou en golfs pour riches étrangers au canton? Ces terrains n'ont rien coûté à leurs propriétaires actuels, héritiers des paysans qui y vivaient.

Concernant les zones de chalandise. La diversité de l'offre était assurée autefois par la multiplicité des commerces au centres des villages et des marchés. On trouvait chez Paul ce qu'on ne trouvait pas chez Jacques, moins cher chez Jean que chez Pierre etc. Ce fut le cas jusque dans les années 1970. Puis les grandes surfaces sont arrivées. Commencées avec Edouard Leclerc à Landernau, le but était de donner aux français des produits aux meilleurs prix et qualités, dans un endroit et magasin unique, accessible en voiture grâce à de grands parkings. Puis sont venus les Casino, Géant, Carrefour, Continent, Intermarché, SuperU etc. Le Super Marché et son géant l'Hyper Marché, offrent sur le même espace quasiment tous les produits dont on a besoin. On s'y rend en voiture; on s'y gare, on charge son caddie; on revient en voiture chez soi. Il est clair que c'est la mort d'une partie du petit commerce, celui qui distribue les mêmes produits. Il n'en subsiste que pour servir ceux qui vivent, dans les, ou à proximité des, centres des villages, ceux qui n'ont pas de voiture et/ou ceux qui ne peuvent plus s'en servir. Les centres des villages se vident alors d'une grande partie de leur tissu économique et social. Les commerces sont abandonnés ou repris par des agences immobilières.

JLFabre, "fils de" est sans doute trop jeune et trop inexpérimenté, JNain est sans doute trop nouveau venu dans le pays, pour comprendre la dynamique passée, présente et future de ce canton. J'espère que cet article contribuera à les éclairer. Ces "élus" confondent leur position officielle de représentants de l'État - avec les pouvoirs que l'État leur confère, et leur position de "décideurs locaux". cf. lettre de JNain.


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Mis en ligne le 30/10/2009 par Pierre Ratcliffe. Contact: Portail: http://pratclif.com  paysdeFayence: http://paysdefayence.blogspot.com   mon blog: http://pierreratcliffe.blogspot.com