Ressources et approvisionnement en eau du pays de Fayence

Notre département du Var est composé de 5 grands bassins versants: l'Argens, le Verdon, la Siagne, la Durance, l'Huveaune et celui des fleuves côtiers de St Tropez à Toulon. Il existe 216 captages d'importance locale ou territoriale dont 133 ont été protégés par déclaration d'utilité publique.

Voir carte des ressources en eau du Var (documents du service hydrologie)

Dans l'Est du Var la ressource en eau est exploitée par deux opérateurs, SCP et E2S.

La SCP société du canal de Provence

Les eaux du Verdon forment une réserve d'un milliard de m3 répartie dans les 3 barrages de Ste Croix, de Castillon et de Bimont; 25% des eaux sont destinés au Canal de Provence. Depuis le Verdon, le Canal de Provence se développe dans le Var en direction de Saint-Maximin et du littoral varois, tant à l'Est qu'à l'Ouest de Toulon : il ne reste qu'à le prolonger par une adduction de 75 kms environ, jusqu'à la plaine de Fréjus.

Le lac de St Cassien (60 millions de m3), est géré par la Société du Canal de Provence (SCP) en ce qui concerne le prélèvement et la distribution d'eau brute. Le barrage d'EDF pour la production d'électricité (centrale qui fonctionne principalement aux heures de pointe) prélève bon an mal an +/-10Mm3. Pour SCP, chacun des deux départements Var et Alpes Maritimes dispose d'un stock de 10 Mm3, constitué au 1er juin de chaque année dans la retenue afin d'assurer les dessertes d'été, qui concernent notamment:

Est du Var

Dessertes rurales des plaines du Bas Argens et du Reyran
Alimentation des unités de potabilisation du Syndicat des Eaux du Var Est (SEVE). A noter que ce syndicat doit prélever 4 415 000m3/an pour la distribution d'eau de Fréjus.
Alimentation des communes de la Dracénie

Ouest des Alpes-Maritimes

Desserte du Syndicat Intercommunal des Canaux de la Siagne et du Loup (SICASIL)
Alimentation des communes limitrophes

Voir carte

Dans la réserve de Saint-Cassien, les fournitures SCP pour l'alimentation en eau potable sont aujourd'hui majoritaires, et elles progressent régulièrement. Voir répartition entre les divers usages.

Renforcement des ressources en eau de SCP dans l'Est du Var et l'Ouest des Alpes Maritimes

Vu l'importance de l'eau dans l'économie, notamment l'eau potable, vu l'augmentation de la population dans la région, la SCP a depuis longtemps des projets pour renforcer les ressources en eau. Un projet de liaison entre le Verdon (lac de Ste Croix) et le lac de St Cassien. Compte tenu de l'importance du projet et des coûts, ce projet est en sommeil???. Mais plus au sud, une liaison entre le canal de Provence près de St Maximin et la région de Fréjus-St Raphaël est un projet plus avancé; la décision de réaliser serait prise. Une conduite de dia 700mm de 75km de long pour 41? millions d'investissement permettra à la SCP de prévenir toute pénurie possible de la réserve de St Cassien pour l'alimentation en eau des communes de l'Est Var et des Alpes Maritimes. Voir ce projet de SCP. Partant du centre Var elle apporterait les eaux du canal de Provence jusqu'au réservoir de Castellar situé au-dessus de Saint Aygulf. Voir carte (flèche jaune).

La société E2S exploite la source de la Siagnole

Les sources de la Siagnole gérées par la société d'économie mixte E2S ont fourni en 2004 huit millions et demi de m3 d'eau répartis entre les communes du canton de Fayence, les Adrets de l'Esterel, Bagnols en Forêt et le Syndicat de l'Eau Var Est (SEVE).

Renforcement de la ressource: le forage de la Barrière à Montauroux permettra d'alimenter le SEVE pour Fréjus sans réduire l'alimentation du canton de Fayence.

Le forage de la Barrière à Montauroux, exploité également par E2S permettra si les chiffres estimés se pérennisent de renforcer de 100 litres par seconde en débit de pointe l'alimentation du SEVE et pourquoi pas des Estérets du Lac, (quartier de Montauroux actuellement desservi par la SCP). Enfin, des études seront entreprises cette année en vue d'exploiter la source du Tuve à Montauroux.

Cette opération de captage, utile au département du Var (Bas Argens et Dracénie) a été menée rapidement.

Aspects hydrogéologiques:

Ce forage situé en bordure nord de la plaine alluvionnaire de Montauroux traverse une zone de brèches argileuses et de gypse entre 0 et 28 mètres puis pénètre les calcaires karstiques du jurassique de 28 à 60 mètres. Pas de données plus profondes selon le BRGM, mais on serait toujours dans les calacaires karstiques du jurassique et on aurait creusé jusqu'à la base c'est à dire la couche imperméable (trias). La crépine posée sur le fond pompera par un tube de 194 mm de diamètre entre -61 et -117m de profondeur. C'est entre ces deux profondeurs que se trouve la ressource aquifère. La cote à l'emplacement du forage est 198m. La cote du bas du forage est donc à 198-117=81m au dessus du niveau de la mer. Je rappelle que la cote du fond des forages à Fayence le Colombier est de 100m. Il y a donc une dénivellation de 20m entre ces deux points situés à 7.35 km de distance, soit un gradient de 2.7 mm/m, ce qui est cohérent. Il semble donc probable que l'alimentation de la nappe phréatique en aval du forage de la Barrière va être affectée par le forage, et que celui-ci risque de faire baisser le niveau de la nappe dans toute la plaine alluviale. Ceci, malgré les essais effectués.

Voir document du BRGM sur les ressources en eau d'origine karstique.

Concernant l'étude de remontée de la nappe, selon les pompages d'essais du mois de juillet 2005, le piézomètre affichait une remontée de 6 centimètres en moyenne chaque jour pendant un mois (durée de la publication des données) ce qui est de bonne augure. Pour visualiser ces données cliquez sur ce lien.

Aspect techniques et financiers:

Les données publiées par le CG dans son bulletin de décembre 2005, indiquent 360m3/h (100l/s) comme étant le débit moyen du captage profond (-60 à -117 m) de la Barrière à Montauroux. Cela fait donc environ 3 millions de m3/an si le forage est exploité à pleine capacité dans l'année. A noter que l'appel d'offres de SEVE pour la Distribution d'eau potable à Fréjus, mentionne un volume de 3 311 000m3/an, ce qui fait 105l/s. Depuis la Siagnole, E2S a distribué en 2004 8 577 000m3 d'eau; la capacité supplémentaire offerte par le forage de la Barrière représente donc environ 35% de plus que la Siagnole. Il est indiqué que ce forage servira à alimenter le réseau de Fréjus (Syndicat des Eaux du Var-Est SEVE), libérant ainsi la source de la Siagnole qui pourra être presque exclusivement utilisée par les communes du canton.

Toujours dans l'hypothèse d'une exploitation du forage à pleine capacité de 360m3/h 365j/an, au prix moyen du m3 d'eau facturé aux communes du canton par E2S, soit 0.15?/m3, c'est 450 000?/an de recettes supplémentaires pour E2S. L'investissement de 448 844? engagé pour le captage serait donc remboursé dès la première année; et les 675 000? du raccordement au réseau vers Fréjus le seraient 1 an et demi après. Il s'agit aussi d'une augmentation de 35% des ventes annuelles.

Mais, ce captage sera probablemnt géré par E2S, en fonction de la demande et de l'alimentation de la source.... donc l'exploitation ne se fera pas au débit de pointe de 100l/s en permanence.


Extrait de l'article de F Cavallier dans le bulletin du CG de décembre 2005 (en italiques bleus)

(en noir, le texte est de moi).

Dans le bulletin cantonal n°6, j'indiquais en page 20 que le chantier du forage de la Barrière avait confirmé les espoirs placés dans ce site. Depuis lors, ce chantier a été achevé et le forage n'attend plus que d'être raccordé au réseau existant pour ajouter ses ressources à notre approvisionnement en eau.

Les sécheresses saisonnières de ces dernières années dans le Var et la hausse de la demande dans notre canton, rendaient nécessaire une diversification de nos ressources, sous l'égide de E2S plutôt que celle plus opaque et quatre fois plus chère, de la Société du Canal de Provence, dont le serpent de mer (la liaison Verdon St-Cassien) ne cesse de menacer notre indépendance. Voir le réseau de la SCP.

A cet égard, la mise en oeuvre de ce forage marque une date importante pour notre canton. Le projet de sa mise en exploitation, pour un débit nominal d'exploitation de 360 m3/h (soit 100 litres par seconde) fait bien sûr l'objet d'un dossier de demande d'autorisation au titre du Code de l'Environnement et du Code de la Sente Publique ainsi que d'une Déclaration d'Utilité Publique. Dans le contexte de sécheresse de ces dernières années, ces autorisations ne manqueront pas d'être obtenues, malgré la frilosité de certains services de l'État.

Quelques précisions techniques: le diamètre du forage est de 445mm de 0 à 64m puis 273mm de 64 à 117m. De 0 h 64m un tube inox de diamètre extérieur de 356 mm est posé avec soudure bout à bout, y compris sabot de cementation. Puis, de 61 a 117m, une crépine inox de diamètre 194mm est posée. Ce forage a été réalisé au printemps 2005 pour un coût global, entièrement supporté par E2S, de 448 844? TTC.

Il ne suffit pas de trouver de l'eau, encore faut-il l'acheminer: c'est tout le sens des travaux de raccordement que E2S a lancés, pour un montant de plus de 675 000? TTC.

C'est que le compte à rebours est lancé si l'on souhaite rendre les 100 litres/seconde de ce forage utilisables dès l'été 2006.

En pratique, ces travaux consistent en la pose d'une canalisation de refoulement de diamètre 300 mm sur une longueur de 1701m raccordée à un reservoir tampon couvert de 60m3 située à Montauroux au lieu-dit Gaudon. De ce reservoir, une conduite de distribution par gravité d'un diamètre 300mm et d'une longueur de 292m rejoint le réseau actuel de la Siagnole sur la piste du Gabinet après Fondurane. Voir les vannes de raccordement. Parallèlement à la canalisation, il sera mise en place une ligne pilote pour la commande de la pompe, en fonction du niveau d'eau observé dans le reservoir de Gaudon.

Ainsi, l'eau du forage de la Barrière, en alimentant nos partenaires du Syndicat des Eaux du Var-Est (et peut-être bientôt pourquoi pas, les Esterets du Lac?) soulagera d'autant la Siagnole, qui pourra être presque exclusivement utilisée par les communes du canton. C'est donc là un encouragement à poursuivre la recherche des ressources en eau et la diversification de ces ressources pour l'avenir.

En ce qui concerne les golfs, il est intéressant de comparer le prélèvement de 650 000m3 mentionné pour les deux golfs de Tourrettes, avec la consommation du Golf de Valescure, 18 trous sur 45ha (un parcours plus petit que les 60-65 ha de la norme). Le Golf de Valescure a investi dans des asperseurs techniques plus performants; voir leur consommation depuis 1999. Le tableau montre une consommation moyenne annuelle sur 6 ans de 3525m3/ha. Compte tenu qu'il s'agit d'un parcours 18 trous de 45 ha au lieu de deux de 65ha à Tourrettes, on peut dire que Valescure consomme 30% moins d'eau que Tourrettes. Mais il y a probablement à Tourrettes d'autres espaces que les deux parcours de golf à arroser.

Concernant les tarifs, le tableau ci-après donne des prix de facturation en ?/m3 TTC pour de l'eau issu de la SCP à St Raphaël pour eau potable, l'eau d'arrosage aux particuliers (9/2005), et à un agriculteur (tarifs négociés dans ce cas, mais je n'ai pas encore obtenu de chiffre), et l'eau E2S à des abonnés non raccordés au réseau communal. Le tarif mentionné par F.Cavallier de 0.15?/m3 dans le bulletin du CG de déc 2005 est donné comme un prix moyen y compris la facturation d'E2S aux communes et aux exploitants agricoles.


Créé le 19/1/2006 par Pays de Fayence. Contact: (paysdefayence@free.fr)