Nouveau journal du pays de Fayence
édition N°4 automne 2009

Cette édition du nouveau journal du pays de Fayence est intéressante à plusieurs titres; d'abord sur la première page on découvre que l'écrivain Annie Bruel rejoint le conseil d'administration de l'association (page 1). Je note aussi que la tonalité du journal est la modération. Ses animateurs ont le souci d'informer et de développer dans notre canton un esprit communautaire, sur les sujets importants de l'évolution notre territoire partagé par tous que nos élus s'efforcent de gérer.

L'édition N°4 au format pdf.

Parmi les articles sujets de cette édition, je retiens ceux sur l'eau, les déchets et l'aménagement du territoire. Je rappelle pour ceux qui ne le sauraient pas encore (Voir la vue aérienne ci-contre qui va de Tireboeuf à Seillans).

Notre pays, petit morceau de France, petit morceau de la planète, géré par nous mêmes avec nos élus et nos maires, a connu au cours des trois décennies passées une évolution remarquable caractérisée par un très fort accroissement de population d'immigration en raison de l'attractivité du territoire. Voir le tableau de la population ci-contre et ce dossier. Attractivité pour les actifs des Alpes maritimes notamment Sophia Antipolis; attractivité pour les retraités du Nord de la France et de l'Europe. La croissance de la population s'est accompagnée de la même croissance en logements, puis d'activités économiques et commerciales et de services publics pour servir cette population. L'occupation du territoire a profondément changé au cours de 3 décennies. Chacun en voit aujourd'hui les effets positifs. Mais les limites des ressources naturelles qui sont la richesse de ce territoire sont maintenant sous pression d'une croissance supplémentaire qui aurait des effets négatifs. La plaine de Fayence est désormais saturée de commerces et d'activités et toute croissance supplémentaire signifie de réduire l'espace agricole. La croissance supplémentaire de l'habitat signifie soit de densifier les zones déjà urbanisées et de perdre le caractère qui avait attiré ses habitants, soit de disperser encore davantage les zones d'habitat dans l'arrière pays et les zones restées naturelles. Dispersion qui chargerait davantage les services publics et rendrait le pays plus vulnérable aux événements climatiques extrêmes.

Nous prenons tous conscience que nous devons transmettre à nos enfants et aux générations futures, un patrimoine qui leur permettra de vivre ici pas moins bien que nous. C'est bien le sens du développement durable. Pas une "croissance" durable, mais un changement du territoire qui respecte les équilibres, qui n'épuise pas les ressources non renouvelables que constituent nos terres agricoles et nos forêts, et qui n'utilise pas chaque année plus de ressources renouvelables que la nature en produit. C'est dans cette optique que je lis l'article d'Antoine Mizzi (page 12), le dossier sur les déchets (page 9), et celui sur l'eau (page 10). L'eau potable est limitée à 10 millions de m3 dans ce pays; c'est la capacité du réservoir karstique de l'aquifer de Canjuers et de résurgences de la Siagnole; c'est donc l'une des principales ressources naturelles qui limitent notre "développement durable".

La Siagnole permet d'alimenter en eau potable les communes de Montauroux, Callian, Tourrettes, Fayence, Seillans, les Adrets de l'Esterel, St Paul et Bagnols en Forêt, ainsi que des agriculteurs pour l'irrigation, à travers un vaste réseau de conduites et de réservoirs de stockage. Voir schéma. Il n'y a pas de pénurie d'eau analogue aux réseaux qui puisent dans les nappes phréatiques, sauf réduction drastique du débit des résurgences; la pénurie résulterait alors de l'incapacité à tenir pleins tous les réservoirs des communes ce qui imposerait à celles-ci de rationner l'eau par des coupures pour maintenir le niveau des réservoirs. Mais cette situation ne s'est pratiquement jamais produite. Cela dit où vont les eaux distribuées? Les eaux d'irrigation et d'arrosages des particuliers vont dans les sols en concentrant engrais et pesticides utilisés; les eaux des logements à assainissement individuel vont dans les sols en concentrant divers produits chimiques; les eaux des logements à assainissement collectif vont dans les rivières après traitement dans les stations d'épuration et production de boues résiduaires; les boues des fosses septiques sont aussi traitées en stations d'épuration (maintenant tous les 4 ans). Bref, quand on parle du problème de l'eau c'est de l'ensemble de la filière qu'il faut parler. On prélève de l'eau dans le milieu naturel et on rejette de l'eau polluée chargée en produits chimiques plus ou moins toxiques et des boues de stations d'épuration plus ou moins toxiques elles aussi car chargées de produits chimiques et de traces d'éléments métalliques. Ces eaux deviennent impropres à la consommation sauf à être purifiées naturellement dans les terrains qu'elles traversent, ou purifiées par un traitement physico-chimique d'usines de traitement d'eau. Autrement, elles suivent le cours des rivières et se retrouvent dans les mers qu'elles chargent des produits chimiques et d'éléments traces métalliques de notre civilisation.

Voir ce dossier: pays de Fayence: maîtriser le développement et l'habitat préserver le pays, loger les jeunes actifs tout en continuant d'accueillir de nouveaux migrants attirés par la qualité de vie de notre beau pays.

J'observe que nos élus et nos maires, sont de plus en plus conscients de ces enjeux et de la dynamique qu'il faut mettre en oeuvre pour le développement durable (pages 10 et 11) du pays de Fayence au moyen des PLU et du SCOT. Notamment l'idée que la population se stabilise à environ 25000 habitants, le nombre de logements à 12000-14000, que les POS devenus PLU n'évolueront plus que de manière à améliorer l'existant et pour accroître la qualité de vie des habitants. À cet égard, les sujets ne manquent pas: l'aménagement de la RD562 (sauf tsunami, bombardement, incendie, ou tremblement de terre qui permettraient de tout recommencer), la publicité le long des routes, la réduction des déchets par le tri et le recyclage, l'eau, l'extension des zones commerciales comme SuperU à Fayence...


Mis en ligne le 08/09/2009 par Pierre Ratcliffe. Contact: Portail: http://pratclif.com