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- quelques critiques de spectateurs
- la critique de Serge Toubiana
- la vie moderne: crtique sur TF1
- Critique. La Vie moderne de R. Depardon
- "La Vie moderne" : Depardon cultive son jardin
par Jacques Mandelbaum/a>
- Conservatoire du littoral
- National Trust anglais
- Préserver les terres agricoles pour les générations futures
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Soirée Ciné+débat au centre culturel de Fayence 28 mars 09
"la Vie Moderne" Film de Raymond Depardon
Quel est le rapport entre "la vie moderne" le beau film de Raymond Depardon et le "Conservatoire du littoral" qui occupa la partie "débat" de la soirée?
D'un côté le Film: une campagne qui se déserte car d'un environnement trop difficile pour y vivre et y exercer une activité économique et commerciale selon les normes de la vie moderne; des paysans viscéralement attachés à leur terre, passionnés par leur "métier" mais dont le nombre diminue inéxorablement; ils disparaissent peu à peu, la fin arrivant avec l'âge; et les quelques jeunes qui voudraient y vivre dans cette campagne, ne parviennent pas à s'installer durablement à leur tour pour continuer, car la vie moderne exige des ressources financières qu'ils n'ont pas et qu'ils ne peuvent pas acquérir. Ce beau film de Raymond Depardon fils de paysan lui même, le dernier d'une trilogie - je n'ai pas vu les autres - met en scène des hommes et des femmes de ces campagnes qui se désertent.
Extraits de la critique de Jacques Mandelbaum.
"Entre l’Ariège, la Lozère, la Haute-Loire et la Haute-Saône, le film retourne à la rencontre de ceux qui lui insufflent leur vie : ses personnages. Il y a les deux frères, Marcel (88 ans) et Raymond (83 ans), rocailleux comme le Sud-Ouest, dont le neveu a enfin trouvé femme. Elle s’appelle Cécile, elle vient du Pas-de-Calais, et a des conceptions sur l’hygiène domestique qui ne sont pas celles des deux ancêtres du célibat. Les entendre sur le sujet autour de la toile cirée de la cuisine – du moins Raymond, parce que Marcel est du genre à se comprendre en maugréant – est un ravissement. Plus loin, on prend le café chez Germaine (70 ans) et Marcel (80 ans). L’avenir est sombre, les enfants partis, il faudra vendre. En attendant, il est 6 heures du matin, et l’on partage le café avec eux, surtout avec l’incroyable intensité du regard de Germaine qui semble vouloir trouer l’écran, tandis qu’elle s’adresse à la preneuse de son et productrice du film, Claudine Nougaret.
C’est peu de dire, et tant pis pour le cliché, que chez ces gens de peu de mots, on n’est pas dans le semblant. Amandine, jeune femme qui s’est lancée dans le métier par passion, avoue qu’elle ne parvient plus à joindre les deux bouts avec son mari. Daniel avoue que sans les petits travaux qu’il fait à côté, la situation ne serait pas viable pour lui. Il est beau, Daniel, filmé en contre-plongée et en majesté sur son tracteur.
Mais il n’y a pas que ses magnifiques personnages qui rendent ce film si bouleversant. Il y a les travellings réguliers qui mènent à ces fermes isolées au bout de routes improbables, il y a la disposition affairée puis soudain désoeuvrée des corps dans l’espace.
Il y a enfin la présence de Depardon, la permanence de sa voix hors champ qui tantôt relance avec beaucoup de douceur, tantôt communie dans le silence de ses interlocuteurs. Cette position est sans doute ce qui rend le film si beau, parce qu’elle suggère une histoire intime qui prend la forme, propre à la paysannerie, d’un mouvement cyclique. Celle d’un homme qui a quitté son milieu, et qui revient tardivement à cette question de l’héritage par la voie qui l’en a détourné : la production des images.
De l'autre côté, le débat; la présentation du conservatoire du littoral par Bernard Gérard, Directeur Adjoint, Responsable du Siège du Conservatoire à Rochefort. Ici nous sommes confrontés à la modernité cad. l'urbanisation toujours croissante de notre société, la périurbanisation des grandes villes, l'attrait des côtes maritimes et des grands espaces d'eau. La concentration des populations sur les côtes et l'urbanisation.
Le Conservatoire du Littoral crée tardivement en 1975 - le National Trust anglais à mission analogue date de 1895 - a pour objectif de "mèner une politique foncière visant à la protection définitive des espaces naturels et des paysages sur les rivages maritimes et lacustres; il peut intervenir dans les cantons côtiers en métropole, dans les départements d'Outre-mer, à Mayotte, ainsi que dans les communes riveraines des estuaires et des deltas et des lacs de plus de 1000 hectares."
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