Montauroux projet de décharge de produits inertes du BTP au vallon des Fréyères en zone Natura 2000, revisite du site le 6/8/2008

Le site a continué de recevoir des déchets inertes du BTP, provenant d'un chantier de démolition dans les Alpes Maritimes. Il s'agit bien de déchets inertes qui contiennent une quantité minime de déchets non admis - à savoir restes de céramiques de murs, fils électriques, ferrailles de renforcement de bétons, feuilles asphaltées de couverture. La piste avait déjà reçu de tels matériaux qui avaient été répandus sur la piste pour en assurer une bonne stabilité. Les tas supplémentaires ont été déposés sans être répandus. Il serait préférable que ces déchets de démolition soient répandus avant que la végétation les envahisse. La piste en serait ainsi améliorée. Ces déchets sont totalement recyclables, ils sont précisément recyclés comme matériau de surfaçage de la piste. Ils pourraient aussi être concassés et criblés pour produire des granulats réutilsables sur des chantiers de BTP (sables et granulats de calibres divers).

Le maire de Montauroux JP.Bottero espère sans doute obtenir un jour l'autorisation de réaliser son projet de décharge de déchets inertes. Mais il n'y a toujours pas de demande et toujours pas de dossier descriptif du projet. On peut donc considérer que le projet est suspendu sine die.

Depuis que ce dossier Fréyères et ouvert, les idées ont considérablement évolué. Il faut d'abord bien comprendre quels sont les matériaux en cause. Voir ici. Ce qui était envisagé à Fréyères, c'est une décharge de déchets inertes du BTP de classe III. C'est à dire des déchets mélangés non recyclables.

Dans l'esprit du maire de Montauroux, il s'agissait de mettre fin aux "décharges sauvages"; mais qu'est-ce que ces décharges sauvages? Ce sont pour la plupart des frigos, des matelas, des restes de meubles, des batteries.... Tous ces déchets là sont interdits en décharges de Classe III. Les déchets concernés par une classe III sont des déchets mélangés non recyclables, des restes de construction ou des déchets de démolition/rénovation de bâtiments. Mélangés c'est à dire contenant des plâtres, des céramiques, des PVC, des plastiques, des fils électriques... C'est précisément la définition des matériaux à traiter qui doit être stipulée dans une demande officielle en préfecture, ce qui n'a pas été fait par JPB. Et nous avons mille fois raison de nous opposer collectivement à un tel projet de décharge en zone Natura 2000.

Sur le canton, les matériaux de BTP produits en plus grande quantité sont les déblais de terrassements pierres et terres de décapage sous l'humus (conservé sur les chantiers). Or ces matériaux ont une valeur; ils peuvent être recyclés par les entreprises de terrassements pour elles-mêmes. Viennent ensuite les déchets de démolition contrôlée comme ceux qui ont été amenés sur la piste; ce sont des déchets recyclables en granulats de terrassements. Mais il n'existe pas de chantiers de démolition de ce type sur le canton de Fayence - exemple ici - car les constructions sont trop récentes et liées au développement récent. Ce sont les sites de terrassements pour constructions neuves ou pour travaux d'infrastructure qui sont les plus abondants. Reste les déchets mélangés, restes de chantiers de construction. Leur volume est beaucoup plus faible. Exemple ici. Après tri et réduction par extraction de matériaux recyclables, notamment bois, ces déchets doivent aller dans des centres de stockage ultime comme celui de Bagnols en Forêt ou Balençon; s'il en faut un sur le canton il faut trouver un autre site que Fréyères Natura 2000. Quant aux déchets industriels dangereux DID (exemple amiante), ils doivent aller vers des sites spécialisés, peu nombreux, loin et coûteux. Mais sur le canton il y a très peu de tels déchets vu l'âge des constructions.

En conclusion, un site de classe III comme celui de Fréyères est totalement inadéquat pour Montauroux à cet endroit (Natura 2000) et pour le canton.

Aucun autre déchet n'a été déposé sur le site. Les gravats déposés initialement ont été enlevés. La végétation a repris ses droits (voir ici). Les arbres défrichés illégalement (cf. procédure engagée par la DDAF contre la mairie), repoussent aussi. Preuve que la nature est plus forte que nous tous quand on la laisse faire. Voir ici.

Mis en ligne le 07/08/2008 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr) sites web http://paysdefayence.blogspot.com et http://pratclif.com