Usine de traitement et valorisation des ordures ménagères de Fos sur Mer
Tri, méthanisation et incinération
Un site industriel majeur pour Marseille

Cette usine est la plus récente de sa génération - c'est une usine intégrée qui couvre tous les aspects tri, recyclage et valorisation; elle comporte les éléments techniques les plus récents pour le traitement et le tri des OM, le recyclage des matières valorisables du tri, la méthanisation, le compostage des résidus de la méthanisation, l'incinération de la partie non fermentiscible ni recyclable et les contrôles des fumées et des résidus d'incinération par cartouches mesurant les quantités de dioxine et autres éléments toxiques rejetés des fumées. L'usine est entièrement automatisée - le personnel d'opération n'est pas en contact avec les déchets. Les bâtiments sont en dépression. L'usine ne consomme pas d'eau et ne rejette pas d'eau dans le milieu naturel; l'eau est entièrement recyclée et des bassins de rétention et de collecte des eaux de pluie assurent cette autonomie complète des besoins.

J'ai visité l'usine de traitement des ordures ménagères de Fos sur Mer une première fois en février 2010. L'usine avait été mise en service le 10 Janvier 2010. Elle a une capacité de traitement de 410 000 tonnes d'ordures ménagères résiduelles (OMR), dont 400kt/an de la communauté Marseille Provence Méditerranée (MPM) qui regroupe plus d'un million d'habitants. Le projet de cette usine date de la fin de la décennie 1990; il a suscité une vive opposition des populations locales les plus proches du site, de leurs élus, des associations écologistes, de Greenpeace et de bien d'autres encores. Le projet a été entravé par de multiples procédures de recours en justice administrative. Et finalement, il a été poursuivi jusqu'à la fin et la mise en service a eu lieu le 10 janvier 2010. Durant l'année 2010, les essais industriels se sont déroulés et l'usine est montée en production jusqu'à sa capacité nominale de traitement de 410kt/an d'OM.

J'ai visité à nouveau l'usine le 9 mars 2011. Voir ce reportage photos.
L'objet de ce dossier est d'informer mes lecteurs sur cet important complexe industriel qui s'inscrit dans l'ensemble des préoccupations des citoyens sur le problème des déchets ménagers depuis les poubelles des ménages jusqu'aux décharges y compris les boues des stations d'épuration des eaux usées .

L'usine est implantée à l'extrêmité l'ouest de l'étang de Berre au sud de la route vers Arles. Vue de satellite de plus près, le site est tout proche du quai minéralier du complexe sidérurgique d'Arcelor-Mittal. L'usine voisine la plus proche est la raffinerie de pétrole Lyondellbasell.

L'usine reçoit 3 types de déchets: les ordures ménagères dites résiduelles OMR - résiduelles cad. hors les déchets du tri sélectif aux points de collecte volontaires, les refus des centres de tri sélectif (chez nous Le Muy, à Cannes Sivades), et des boues séchées de stations d'épuration d'eaux usées (STEP) - chez nous la seule équipée de sèchage est celles de Tourrettes avec un séchage à l'air sous hangar plastique. Voir le schéma général du process. L'usine traite 410000t/an de déchets de dont 110000t/an - après tri - fermentiscibles sont méthanisés et valorisés en production d'énergie et en composts (lien), et 300000t/an sont incinérés et valorisés en production d'énergie électrique (lien).

300000t/an d'OMr incinérées soit 75% du total entrant à l'usine, voilà la faille du projet. Car chaque four doit être alimenté de 150kt/an soit 15-20t/h à feux continus. Priorité donc à l'incinération; 110kt/an pour la méthanisation en 2 lignes de 55kt/an. Il n'y a donc pas de tonnage restant pour le tri et la production de matières de recyclage. C'est l'incinération qui commande le procédé. Or les taux de matières organiques cités par l'ADEME sont de 50% des OM et l'ADEME préconise de maximiser le recyclage. Lors de ma visite du 9 mars, j'ai observé par la vitre de la galerie de visite, que la partie la plus sophistiquée du bâtiment de tri ne fonctionnait pas (lien) et que les éqipements ne semblaient pas avoir fonctionné. Sur ce sujet voir une critique ici.

Les OMR arrivent par trains de 45 wagons de 30t (3 containers de 10t par wagon) à raison de 2 trains par jour. Les trains proviennent du centre de collecte des OMR de la ville de Marseille où viennent les bennes à ordures. Ce centre est l'équivalent chez nous de notre déchetterie cantonale sur la RD56 à côté de la STEP de Tourrettes. Voir le quai d'arrivée des trains sur la photo en début de paragraphe, et cette photo vue de l'extérieur. Le transfert par trains est un avantage du point de vue de l'environnement puisqu'on évite les nuisances de bennes d'OMR circulant sur les routes. Une plate forme de réception de bennes à OM existe néanmoins pour les communes qui sont plus proches de l'usine que du centre de collecte ferroviaire.

Les wagons sont levés par un portique et balés dans une fosse de réception. Un grappin les reprend alors pour charger sur le convoyeur qui amène les déchets dans le bâtiment où se déroule le tri qui est l'opération principale du traitement (lien). Cette zone de tri sépare les OMR entrantes en 4 flux de produits: une partie fermentiscible à gauche qui va à la zone de méthanisation, une partie non fermentiscible qui va à la zone d'incinération, et plusieurs flux de matières recyclables - constitués de bouteilles plastiques, métaux, et des matières non recyclables qui doivent être mises en décharge ultime (CSDU - chez nous Bagnols en Forêt). Les flux de matières sont indiqués sur ce graphique (lien).

Suite...


Mis à jour le 11/03/2011