À propos de Fonsante et du projet d'un pôle environnemental

Je reviens sur un article du Nouveau Journal de l'été 2010; il s'agit du NON exprimé sur le projet d'un pôle environnemental sur le site de la friche industrielle de l'ex mine de spath fluor de Fonsante.

   

Le premier article émane de l'association intercommunale de défense des propriétaires et de l'environnement de Callian, Montauroux et Tanneron (lien). NB: Je ne trouve pas sur le site de cette association, de point de vue sur l'implantation du site de Guglielmelli sur le plateau des bois de Callian à proximité du hameau des Marjoris de Tanneron (lien).

Viennent ensuite deux pages et demi sur l'histoire de la mine de Fonsante fermée en 1987. Une information erronée doit être corrigée (?faute de frappe?); le minerai n'était pas broyé à 1μ mais à 160μ. Broyer à 1 micron nécessite une énergie faramineuse qu'aucun traitement de minerai ne pratique. La dimension de broyage dépend de la taille des minéraux utiles à libérer - pour ce minerai on est dans l'ordre de grandeur 100-200μ. En dessous de 100μ on a de gros problèmes pour traiter les boues et les décanter.

Viennent en 3è lieu des extraits des statuts du syndicat intercommunal mixte adoptés le 3 février 2010 par la Communauté de communes du pays de Fayence - syndicat qui regroupe nos 8 communes avec celles de Fréjus et St Raphaël. Il faut noter l'absence de Bagnols en forêt et surtout des Adrets de l'Esterel, car ces derniers sont farouchement opposés à ce projet.

Je déplore cette prise de position d'opposants qui s'expriment dans le Nouveau Journal. Le principe de précaution est inscrit désormais dans notre constitution; mais il ne justifie pas de s'opposer "à priori" à un projet d'utilité avérée pour la collectivité sauf à envoyer chez les autres les déchets verts et les boues de stations d'épuration. La relation avec les travaux de la mine est historique. La mine est fermée depuis 1987; les issues ont été bouchées, le puits foncé jusqu'à la côte 10 a été remblayé. La mine est sortie de l'inventaire minier.

Un tel projet implique des travaux en surface et un aménagement de celle-ci par une plate-forme étanche techniquement réalisable. Voir sur ce point ce dossier sur la plate-forme d'Ensues la Redonne qui composte les déchets verts en mélange avec des boues de stations d'épuration de l'agglomération de Marseille (lien).

Cela dit, l'application du principe de précaution exige que des études soient faites pour connaître les risques environnementaux: savoir s'il y a des risques de contamination des eaux du lac St Cassien, connaître les conditions liées aux odeurs, aux bruits, à la pollution de l'air. Tout ceci relève de la loi sur l'environnement.

Il faut que des experts donnent leur évaluation de ces risques et des précautions à mettre en oeuvre. Je pense que deux experts indépendants devraient donner leur avis... L'expérience d'Ensues la Redonne devrait être prise en compte. S'il y a des risques qu'on ne peut résoudre, le projet ne devra pas se faire!

Il faudrait qu'un jour dans ce pays les gens acceptent d'écouter les scientifiques. Il est vrai qu'à Malpasset, cela s'est mal passé parce qu'on pas voulu écouter les experts géologues entre autres dysfonctionnements. Mais ici nous sommes dans un cas plus simple.

Simple opinion d'ingénieur et sans prétention d'expertise: je ne crois pas qu'il y ait des risques de pollution des eaux dans les vieux travaux souterrains ni de migration de ces eaux vers le lac car ils sont bien en dessous du niveau base du lac à la cote 174 (le fond du puits est à la cote 10m; c'est donc le lac qui devrait migrer vers les travaux miniers). En revanche, il y a risque d'infiltration d'eaux à partir des digues protégeant les stériles de l'enrichissement; ces infiltrations migraient et migrent encore vers le lac par le vallon des charretiers. Si l'aire des rejets stériles de la mine était retenue pour y implanter la plate-forme, il y aurait forte matière à "dires d'experts". Quant aux bruits, odeurs et poussières, il existe des experts qui savent parfaitement analyser les risques et les techniques modernes permettent d'y remédier (cf. le dossier d'Ensues la Redonne).


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Mis à jour le 01/09/2016 pratclif.com