Le principal problème de Tanneron est plan de prévention des risques d'incendies de forêts (PPRIF) que l'administration veut mettre en place depuis les derniers incendies dévastateurs qui ravagèrent les Maures en 2003. Voir la carte de l'état d'avancement de ce projet. On y voit la similitude d'approche de l'administration pour presque toutes les communes de l'Esterel et des Maures. C'est une approche qui doit sans doute aussi tenir compte des craintes liées au réchauffement climatique et de la nécessité de s'y adapter en anticipant. Cela concerne les communes de la Garde Freinet et de Collobrières notamment. Voir les articles publiés en 2003 lors des incendies dans les Maures.

A l'époque les maires des communes touchés étaient unanimes dans leurs propos. Mais depuis que l'administration procède à l'établissement des PRRIF, des oppositions se manifestent. On lui reproche son manque de dialogue et de concertation avec les élus locaux pour tenir compte de leur connaissance du terrain et des conditions locales, notamment de la structure des zones habitables et de l'économie locale. Tel est tout particulièrement le cas de Tanneron, dont le maire et le conseil municipal défendent naturellement les intérêts des habitants. Voir article.

Les conditions sont évidemment différentes selon les communes et leur situation par rapport à la côte ou en matière d'urbanisation. Sur ce sujet voir un article de l'hebdomadaire "le Point".

A tanneron, la population a essentiellement gardé ses origines rurales; elle est resté attachée à ses activités économiques traditionnelles, culture du mimosa et de l'eucalyptus à destination florale. Il y a relativement peu de résidences secondaires. Le POS date de 2001 et la commune n'a pas pour ambition d'amplifier les zones habitables. Mais le PPRIF tel que défini aujourd'hui par l'administration classerait 97% de la superficie de la commune en zone rouge, interdisant les constructions nouvelles, notamment dans les zones contiguës entre habitations existantes, et considérant comme essences à risques le mimosa et l'eucalyptus, la culture de fraises, les pêchers et le maraichage (tomates), dont une partie importante des habitants - exploitants et employés - tirent leurs revenus (63 exploitants agricoles en 2006). Ce serait donc une condamnation à la mort lente ou à la stagnation de l'économie locale, poussant les actifs actuels à émigrer ailleurs. Cela serait d'autant plus dommageable, que dans un passé récent suite aux incendies de forêts du massif dans les années 1980), l'administration (ministère de l'agriculture, l'ONF et l'OFME) a encouragé la culture du mimosa et de l'eucalyptus par des subventions, ce qui a attiré de jeunes exploitants (héritiers ou nouveaux) . Ainsi la moitié des exploitants actuels ont moins de 35 ans. Voir le dossier de l'INSEE sur Tanneron. L'école du village accueille environ 140 enfants jusqu'au collège.

Le Maire de Tanneron, appuyé par son conseil municipal et des associations d'habitants, demandent donc que l'administration tienne compte de ces considérations et modifient le périmètre de la zone PPRIF. Ceci pour permettre la densification des zones habitables du POS (les hameaux) par des constructions supplémentaires dans les espaces contigüs non encore construits, la poursuite sans contraintes autres que le débroussaillement - 50m ou 100m selon le degré de risques - et l'aménagement de pare-feux par les agriculteurs. De gros travaux ont été réalisés dans ce sens par les habitants et la mairie en 2008. Voir ici. La commune n'a en 1999 que 1300 habitants. Vu cette faible population, elle ne dispose pas de tous 36 services principaux accessibles à la population, notamment pharmacie, médecin, dentiste, boucherie... Mais il y a boulangerie, presse, bureau de poste, et distribution de carburants. Le maire pense qu'il faudrait atteindre une population de l'ordre de 2000-2500 habitants pour permettre d'attirer les principaux services manquants. C'est l'ambition de Tanneron. La commune n'a pas pour objectifs de s'étendre à l'instar d'autres communes du canton par habitat diffus, mais par la concentration de l'habitat dans les hameaux. La situation de la commune, son relief et ses pentes abruptes, ainsi que la volonté des élus et de la population agricole, incitent de préserver ces merveilleux espaces naturels, pour le plaisir des habitants des cités hyper-saturées de la côte; le tourisme est l'autre atout de la commune. Enfin, Tanneron pourrait bénéficier de retombées favorables du fait de son appartenance à la communauté de communes du pays de Fayence dont la DGF bonifiée est de l'ordre 20€/habitant soit environ 400k€ en 2008.

FIN


Mis en ligne le 10 décembre 2006 par Pierre Ratcliffe Contact: (pratclif@free.fr)    site web: http://pratclif.free.fr