Alors que les chantiers fleurissent comme jamais dans le Var, la problématique de gestion des déchets du BTP est également plus que jamais d'actualité. Le Plan revendiqué depuis des années par les professionnels a enfin été validé par les pouvoirs publics en 2006.
En vertu d'une circulaire ministérielle du 15 février 2000 adressée aux préfets des départements et directeurs de DDE, une planification de la gestion des déchets de chantier du Bâtiment et des Travaux Publics doit être mise en place, sachant que plus de 130 millions de tonnes de déchets sont produites par an en France (aux trois quarts par les TP), dont plus de 2 millions dans le Var. Quelque 6 années d'instruction plus tard, en date du 8 juin 2006, le Plan départemental de gestion des déchets du BTP du Var a été ratifié, rassemblant à l'unisson la Fédération, la Capeb et l'ensemble des professionnels de la filière. Proposant de nouvelles pratiques, de nouveaux équipements, l'amélioration de ceux qui existent déjà, ainsi que des mesures d'accompagnement et d'optimisation de la gestion des déchets de chantiers, il a vocation à rassembler les maîtres d'ouvrage, acteurs du secteur, porteurs de projets liés à la collecte et au traitement de ces déchets, collectivités territoriales...
Au-delà de quelques solutions partielles, en particulier sur les inertes qui constituent la masse principale de déchets, traités le plus souvent en initiatives privées comme celle de Gérard Ferro à Fréjus avec le centre de revalorisation du Reyran, le Var est en effet pour le moins démuni et inorganisé dans ce domaine. Or, si le poids de l'évacuation de ses déchets pèse sur les épaules du chef d'entreprise, c'est bien d'une responsabilité collective en matière de respect de l'environnement et de développement durable dont il s'agit.
Chargée par le préfet du Var, Pierre Dartout, du pilotage du Comité technique de mise en oeuvre et de suivi du Plan, la Fédération départementale du BTP que préside Serge Ramonda a relancé dans ce cadre le voeu pieux d'un lissage de la commande publique et d'un phasage de l'évacuation des déchets incluant autant que possible leur réutilisation d'un chantier à l'autre et l'aspect valorisation. Les professionnels regrettent à ce propos l'impréparation des maîtres d'ouvrages face au niveau de prestations exigé de la part des entreprises « qui doivent travailler dans les règles de l'art, selon des délais et conditions imposés, notamment en matière environnementale ». D'autant que de nouvelles directives européennes sont attendues et devraient entrer en vigueur en France d'ici la fin de l'année ou le début 2008. Reste qu'une bonne organisation nécessite un état des lieux précis et collant au plus près de la réalité des territoires.. Or le plan actuel, après une très longue période d'instruction administrative, a été élaboré sur la base de données remontant à 1999. La mission première du Comité technique consiste à l'actualiser, ou plutôt à le faire actualiser par un bureau d'études spécialisé qui devra en outre plancher sur un vaste programme de propositions concrètes à mettre en oeuvre d'ici l'automne au plus tard.
Les enjeux sont de taille sur de volumes à traiter quatre fois plus importants que les ordures ménagères.
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Mis à jour le 20/01/2020 pratclif.com