On sentait bien que l'abcès finirait par être crevé, c'est chose faite. Et cela aura le mérite de permettre à chacun de s'expliquer! Au parti socialiste de Fréjus, les couteaux sont tirés entre le secrétaire de section Tarik Belkhodja et les trois élus au conseil municipal, Monique Prot, Alain Fortuit et Marie-Ange Fay. C'est Tarik Belkhodja qui allume la mèche en dénonçant la triste rentrée politique, une fois encore, du groupe Fréjus solidaire lors du dernier conseil municipal. En effet, Monique Prot, qui aujourd'hui est déclarée indésirable dans l'ensemble des sections du PS de la 5è circonscription (Fréjus-Saint-Raphaël et Puget-Roquebrune), semble se rapprocher encore plus de là droite.
Reniant plusieurs décennies d'engagement au sein de la famille socialiste, elle accorde son soutien à Elie Brun, maire UMP, en votant son budget municipal en mars dernier, et en se faisant représenter par une élue UMP lors du dernier conseil municipal. »
En se comportant ainsi, elle confirme son mépris pour les électeurs fréjusiens de gauche. En effet, Monique Prot continue à faire croire qu'une gestion municipale de droite peut-être compatible avec des valeurs de gauche. J'ai saisi Robert Alfonsi pour qu'elle soit traduite en commission de contrôle de la fédération du Var, ainsi que Christian Martin qui l'a acceptée dans la section de Draguignan, après les sanctions que la section de Saint-Raphaël avait prises lors du premier trimestre 2006. »
Le secrétaire de section est à peine plus tendre avec les deux autres élus : De leur côté, Alain Fortuit et Marie Ange Fay continuent de se distinguer par leur désintérêt pour les dossiers communaux en s'absentant régulièrement des séances du conseil, ou lorsqu'ils daignent venir, s'abstenant de toute intervention. Il n'y a donc plus aucun élu qui représente la gauche au sein du conseil municipal de Fréjus. Nous nous engageons à ce que cette situation ne se reproduise plus dans les échéances à venir.
Il y a loin, on s'en doute de la position que défend Monique Prot. Elle tient d'abord à rétablir une vérité : Je travaille au CCAS avec une collègue, Monique Bletterer, qui est inscrite sur la liste civile du maire et n'est pas encartée UMP. Comme je savais que je ne pourrai pas assister au dernier conseil, j'avais préparé deux pouvoirs en me rendant à la commission finances et travaux, un pour Alain Fortuit qui n'était pas là, un autre pour Monique. Il était convenu avec elle que si Alain était présent au conseil, elle lui remettrait mon pouvoir : il n'y était pas non plus. »
Elle revient ensuite sur son vote du budget primitif 2006, qui lui vaut les foudres des sections PS de Fréjus et Saint-Raphaël. Je suis socialiste depuis 1974, je le reste mais je suis pour l'ouverture. Je constate qu'Elie Brun a une position beaucoup moins radicale que le maire de Saint-Raphaël, notamment en matière sociale. J'ai apprécié par exemple qu'il augmente les bas salaires des employés municipaux et qu'il lance la réalisation d'une résidence pour étudiants.
Moralement, sur le plan éthique, je ne pouvais pas ne pas voter un budget qui correspondait à ce que nous demandions. J'ai hésité mais j'ai finalement décidé que je me passerai des avis des uns et des autres, notamment de la section de Saint-Raphaël à laquelle j'avais adhéré. Comment peut-on considérer qu'étant dans l'opposition, on doit systématiquement s'opposer, à mons d'être idiot.
La semaine suivante, je recevais une lettre recommandée de la section me demandant de démissionner. Quinze jours après, c'était pour m'annoncer que j'étais virée et qu'on demandait mon éviction du PS. A l'époque, je n'ai pas voulu m'exprimer et répondre aux provocations, je n'avais pas à m'expliquer. »
Mais aujourd'hui, Monique Prot contre-attaque :
J'ai rencontré François Hollande à Jarnac, sur la tombe de François Mitterrand; il m'a donné raison. Et je fais aujourd'hui partie de la section de Draguignan, avec la bénédiction de Christian Martin.
Elle qui reconnaît au passage ne pas avoir avec Alain Fortuit la même façon de travailler, répond à Tarik Belkhodja qui est arrivé il y a dix ans dans la section que je présidais, grâce à Alain. Il a laissé rentrer le loup dans la bergerie, mal lui en a pris. Aux municipales de 2001, M. Belkhodja était 4è sur la liste. Il n'a pas été élu et en a gardé une énorme rancoeur.
Ceci expliquant cela? D'aucuns apprécieront que le secrétaire de section veuille faire souffler un vent de renouveau. Mais la méthode est discutable et à quelques mois d'une échéance présidentielle, les socialistes fréjusiens apparaissent surtout en désordre de bataille.
Comme tout le monde, je prends des vacances d'autant qu'il n'y avait pas ce jour-la de sujets brûlants. l'avais de surcroît de gros problèmes familiaux. »
Notre équipe est limitée et pas vraiment soudée non plus. Quand Monique a commencé de soutenir la politique du maire de Fréjus, j'étais le seul à m'insurger. Cela étant je ne fois pas de chasse aux sorcières et je ne demande pas pour autant son exclusion du PS. Je ne dis pas non plus que tout ce qui est fait à Fréjus est négatif, mais je le ferais autrement. Et je reconnais quand même que certains thèmes vont dans notre sens. Mais si je devais voter le budget, il me semblerait logique de démissionner ensuite.
Une majorité de la section est partie en 2003 parce que des choses n'étaient pas très régulières. J'attends toujours un soutien de la fédération par rapport au fait qu'une autre candidate se soit présentée pour les élections cantonales de 2004 alors que le parti socialiste soutenait Marie-Ange Fay.
La dite candidate n'était autre qu'Elsa Di Méo, compagne de Tarik Betkhodja et candidate du PS aux prochaines législatives, associée à Colette Pitol-Laugier, trésorière de la section de Saint-Raphaël.
En juin, les militants de la 6è circonscription les avaient désignées au détriment du duo... Barkate-Fortuit. On pourrait comprendre que l'élu fréjusien ressente parfois comme un sentiment de solitude.
E.C.
Mis en ligne le 10/09/2006 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr)