Chômage en pays de Fayence, à propos d'un article de JL.Delut

Je lis dans le NJ du pays de Fayence N°16 automne 2012 cet article de Jean-Luc Delut sur le chômage en pays de Fayence [lien]. C'est l'occasion d'une réflexion sur l'évolution de la situation économique et sociale dans notre communauté locale.

JL.Delut a du mal avec les statistiques INSEE; car les données statistiques locales n'ont pas la même cohérence temporelle. Il se livre donc à des calculs. Mais peu importe. Le chômage est bien réel et les chiffres statistiques exacts n'ont que peu d'importance. Le taux de chômage est de l'ordre de 10%. Pourquoi les chiffres statistiques exacts n'ont que peu d'importance? Parce que les statistiques sont des enregistrements d'évènements passés et qu'ils ne servent pas à grand chose pour prévoir le futur.

Mais il est intéressant de regarder la distribution géographique du taux de chômage sur le territoire et de constater une grande hétérogénéité [lien]. Il y a des régions, des villes, des communes à chômage élevé, d'autres à chômage faible voire au plein emploi. C'est l'objet du billet d'Olivier Bouba Olga que je présente et commente [lien].

Cela dit, qui sont les chômeurs en pays de Fayence? Ce ne sont pas les travailleurs ayant des emplois locaux dédiés aux services de la population locale; mais principalement des personnes travaillant dans les bassins d'emplois voisins qui sont en instance de changement et/ou qui ont perdu leur emploi pour une durée indéterminé, (et comme l'observe JL.Delut des séniors); et cela pour les raisons liées à la "crise" qui a toutes les apparences d'une crise systémique (*).

(*) Systémique parce que l'euro a créé une hétérogénéité entre les pays et les régions de l'Europe et de l'euroland. Les productions vont là où il y a des avantages compétitifs et s'organisent en fonction de la division du travail. Voir cette vidéo de Patrick Arthus sur Xefi Canal "la crise de l'euro n'est pas finie".

L'interventionisme de l'État écrase les entreprises de taxes pour financer ses dépenses toujours croissantes, de règlements excessifs en nombre et en complexité, de charges sociales et de rigidités de toutes sortes, y compris pour licencier quand c'est nécessaire pour adapter la production à la consommation. Ce faisant l'État tue l'esprit d'entreprise, le désir d'entreprendre, démotive les entrepreneurs existants et potentiels de créer des entreprises, donc d'investir, d'employer des gens, et de produire pour les consommateurs. On a en France horreur de l'entreprise et du patron; les profits et les revenus sont indûs et indécents... il faut les taxer. Aujourd'hui la taxation devient confiscatoire. Le résultat c'est que l'investissement, seul moteur de la croissance, s'effondre, que la désindustrialisation s'accélère, que le déficit commercial est abyssal (75 milliards en 2012) et que le chômage continue de s'accroître - on a passé les 11% ce mois ci.


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Mis en ligne le 01/11/2012