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Déchets de démolition de bâtiments; nouvelle contribution à la solution du problème en pays de FayenceLe problème des déchets de démolition de bâtiments est récurrent dans notre canton. Les artisans et entreprises de construction ont bien des difficultés pour se débarasser de ces déchets. C'est la raison pour laquelle la commune de Montauroux avait envisagé le site d'enfouissement classe III du vallon des Fréyères. C'est la raison pour laquelle on retrouve dans la nature de multiples décharges sauvages de déchets de démolition: plâtres sur les bétons et les briques, bois PVC plastiques et polystyrènes, ferrailles, équipements sanitaires comme baignoires, lavabos, cuvettes de WC, et toutes les céramiques de revêtement. C'est que les maitres d'oeuvre qui procèdent à la rénovation de maisons anciennes, "démolissent" sans avoir tenu compte du coût réel de la démolition dans leurs prix. L'exemple d'un tas de produits de démolition vu dans le canton est significatif (photo à gauche). De tels déchets ne peuvent être acceptés par personne, sauf sites ponctuels de remblaiement ou décharges de Classe III avec enfouissement, et ce à des coûts élevés de plus de 100€/tonne. Cet exemple est significatif car il est probable que c'est ce genre de déchets qui viendraient en partie à Fréyères (décharge de classe III). Les premiers tas entreposés sur le site, il est vrai de manière sauvage, étaient de cette nature. Voir cette photo. Il est fort à craindre que le soit disant "contrôle" du site "les Fréyères" soit loin d'être parfait, car les démolisseurs apporteront des déchets non triés selectivement et le "contrôleur" ne refusera pas les chargements qu'on lui apportera. Les chantiers de démolition doivent être considérés comme des gisements de matières premières réutilisables, notamment sous la forme d'aggrégats de terrassements et même de construction. Bien triés, ces déchets sont recyclables sous cette forme à plus de 95%. Mais tout cela a un coût que les maîtres d'oeuvre doivent intégrer dans leurs projets de construction; et ce coût doit en final être supporté par les maîtres d'ouvrage. Sinon, la collectivité devra toujours déplorer les décharges sauvages, ou des décharges mal contrôlées - cad. stockage avec enfouissement - de type "les Fréyères" de Montauroux, ou encore la décharge de Callian réutilisée pour les déchets des travaux du centre village en mai 2008 mais accompagnée de déchets DIB et DIS. Voir le dossier. La démolition sélective faite à la source, le stockage tampon fait chez des marchands de matériaux ou en des points spécifiques avec contrôle et paiement du prix en fonction de la teneur en produits recyclables - exemple ici mais mais pour un coût élevé -, le transport des produits recyclables dans des sites spécialisés de traitement et recyclage comme celui de l'entreprise "Terrassements Guglielmelli-Pascal" à Tanneron ou "Esterel Terrassements Environnement" à Fréjus sont, à plus ou moins long terme, la seule solution au problème des déchets du bâtiment dans le canton, pour les artisans, les maîtres d'oeuvre et les promoteurs immobiliers. Le coût pour les maîtres d'oeuvre correspond, outre le coût de la démolition et du transport, au coût de traitement de ces déchets en aval, et leur transformation en produits à valeur d'usage. Pour comprendre l'économie de cette filière industrielle nouvelle, le maître d'oeuvre a un coût qui correspond à la démolition sélective et au transport des produits dans différents centres - déchetterie, centre de traitement/recyclage, ou stockage tampon chez un marchand de matériaux par exemple - les métaux et ferrailles de plus grande valeur sont généralement enlevés par les ferrailleurs; il y a ensuite le coût de transport au centre de traitement/recyclage et le coût du dépôt. Il y a ensuite le coût du traitement et la production d'aggrégats pour les terrassements, les aménagements de terrains, et même la construction. Pour l'entreprise de traitement et recyclage, le coût de dépôt des matières triées amenées par les démolisseurs, est supporté par eux et payé à l'entreprise, typiquement 15.0€/tonne ou 24.3€/m3 (en l'absence de pont de pesage et en supposant une densité foisonnée de 1.8t/m3). Le coût du traitement - fonctionnement et amortissement des équipements - est du même ordre de grandeur, c'est à dire que ce coût est couvert par le prix payé par le démolisseur pour le dépôt. La valeur des produits recyclés constitue alors la marge de l'entreprise de traitement. Cette marge est faible car il s'agit de produits à faible valeur ajoutée, plus faible que celle des carrières, dont la qualité et les spécifications en BTP sont naturellement plus élevées. C'est pourquoi l'entreprise de traitement est souvent aussi une entreprise de terrassements. Elle utilise ainsi les produits traités pour elle-même. NB: l'entreprise "Esterel Terrassements Environnement" à Fréjus lave les produits du traitement à sec, c'est à dire qu'elle enlève les terres et les argiles mélangées. Il en résulte alors des produits utilisables en construction. Les installations et équipements de lavage constituent un investissement supplémentaire dont il faut payer le coût. Le site de l'entreprise Guglielmelli-Pascal à Tanneron est très mal placé, perché comme il est au dessus du lac St Cassien et accessible par pistes DFCI. Il serait souhaitable qu'il puisse se déplacer à Fonsante, notre friche industrielle en mal d'utilisation. Mais cela nécessite la volonté politique du Maire de Tanneron, la volonté de Callian propriétaire du terrain, l'acceptation de la requalification du site par la DRIRE, la DIREN et la DGAF, et l'acceptation par la commune des Adrets. Il s'agit donc d'un projet à moyen terme à construire. Tant que nous n'aurons pas de sites et de moyens appropriés sur le canton pour le traitement et le recyclage des déchets du BTP, on ne pourra pas demander aux maîtres d'oeuvre d'saaumer des responsabilités pour l'environnement et le développement durable. Il appartient à tous et notamment à la société civile, de faire pression pour la création de tels sites et pour un fonctionnement de manière économiquement viable, cad. le paiement au juste prix de leurs services par les maîtres d'ouvrage. |
Mis en ligne le 11/07/2008 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr) sites web http://paysdefayence.blogspot.com et http://pratclif.com |