Comment sortir de la crise? mais continuer comme avant bien sûr!

La crise financière qui menace l'économie mondiale et le bien-être de tout le monde y compris et surtout les moins bien lotis, est due à une surfinanciarisation de l'économie, un excès de crédits accordés en dehors de toute réglementation avec lesquels les traders jouent au casino pour le bénéfice de quelques uns. Et le gouvernement et ses experts, ayant bien analysé les causes immédiates du problème, ne savent plus quoi faire; les plans se multiplient... On nous dit que les banques doivent "faire leur métier" et faire crédit aux entreprises, principalement aux PME et aux ménages, sinon gare. Il faut relancer la machine, retrouver cette croissance de 2.5% qui fait défaut. Car quand les riches s'enrichissent davantage c'est bon pour l'économie, les moins fortunés en profitent à leur tour. Pas un jour qui passe sans qu'on ne reçoive des offres de crédits. Pas un jour qui passe sans qu'on nous dise comment profiter de la crise et de l'effondrement des bourses pour acheter à bas prix aujourd'hui et toucher le jackpot demain. Voilà ce que le système nous propose avec l'aide de nos gouvernants. Par exemple acquérir une résidence secondaire au soleil comme le propose l'image en haut!

Ce processus continuera tant que les français n'auront pas pris la mesure des conséquences d'une politique qui favorise le "toujours plus, toujours plus grand, toujours plus vite et toujours plus riche", avec la financiarisation de l'économie (à une transaction de l'économie réelle, correspondent 7 transactions financières). Un processus qui conduit à une paupérisation relative de segments toujours plus grands de notre population. Voir l'enquête du secours catholique (février 2008) qui s'ajoute à celles de l'INSEE et de bien d'autres. Et ici le rapport annuel 2007 du "Secours Catholique" qui observe une progression de la pauvreté et de la précarité.

Et ici: "Les travailleurs pauvres de plus en plus nombreux en France"

Et notre pays de Fayence qui abonde dans ce sens, doit changer d'optique, habitants et élus ensemble. L'exemple de Peymeinade 7700 habitants condamnée à une amende de 135 000€ à payer sur 3 ans, pour ne pas avoir respecté le quota de 20% de logements sociaux (le fait de l'équipe précédente, il faut le souligner) est à méditer; d'autant que le projet de golf de Grangeneuve avec 35000m2 de SHON pour des logements de luxe est toujours sur la table, quelles que soient les réserves qui conditionnent ce projet - route de contournement de Grasse devenu un mal nécessaire et réserves du préfet de région. Voir le dossier golf et résidences de luxe de Grangeneuve sur le Tignet et Peymeinade.

La France est un pays riche à l'aune de son PIB/habitant; mais dans la répartition de la production de biens et services, tout le monde doit y trouver son compte, à la mesure de sa contribution à la formation de ce PIB. Producteurs et consommateurs sont les mêmes à des moments différents de la journée. Les moins qualifiés parce qu'ils sont les moins formés, doivent avoir leur juste part. Or le revenu médian - le revenu qui partage les français en deux - est de 2000€/mois, cad. que 50% des salariés gagnent plus et 50% gagnent moins. Voir ici. Et la pauvreté en France, est définie de manière relative à ce revenu médian. Il s'agit de ceux qui ont moins de 60% du revenu médian pour vivre. Voir ici. Ils ne peuvent pas se loger correctement et encore moins consommer une juste part de la production. Or ils sont 8 millions, y compris chômeurs et RMistes, et leur nombre s'accroît. Le "travailler plus pour gagner plus" de Sarkozy, son slogan de campagne, ne s'applique pas à eux. Voir ici les dossiers INSEE.

Le problème reste donc toujours le partage de la richesse produite. Depuis 60 ans on veut résoudre ce dilemme en augmentant la richesse globale, faisant le postulat que les effets seront forcément bons pour les plus pauvres. Or la situation de la France en 2008 suggère que ce n'est pas vrai; et la crise internationale de 2007-2008 partie des États-Unis de ménages ne pouvant pas payer les remboursements d'emprunts de leur maison, le confirme.

Au pays de Fayence, 21000 habitants en 2008, seules Montauroux et Fayence sont obligées de respecter la loi SRU et le quota de 20% de logements sociaux. Les autres communes, NON. La réglementation et la loi ne s'appliquent qu'aux communes de plus de 3500 habitants. Mais avec l'accroissement de la population travaillant dans les services dans le canton, une population de tous les segments sociaux-professionnels, il faut que ces gens puissent se loger à des prix en rapport avec leurs revenus et qu'il leur reste assez pour vivre décemment aux Normes françaises après.


Mis en ligne le 13/11/2008 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr) sites web http://paysdefayence.blogspot.com et http://pratclif.com