Voeux de la CdC et du CG vendredi 7 janvier 2011 à FayenceLa cérémonie des voeux du président de la communauté de communes (CdC) et du conseiller général du canton de Fayence (CG) s'est déroulée hier au centre culturel de Fayence en présence d'une assistance moins nombreuse que les années précédentes mais d'habitants particulièrement actifs et militants dans la vie locale. Que retenir d'important des longs discours prononcés par Jean Pierre Bottero président de la CdC et de François Cavallier CG. Jean Pierre Bottero président de la CdCJPB nous a tenu un très long discours énumérant les multiples implications de la CdC dans la vie du canton-; discours qui m'a fait penser à cette citation du philosophe Vladimir Jankékévitch (lien). Que retenir d'important pour l'adaptation aux réalités présentes? Pour ma part j'en retiens quatre.
Deux réactions me viennent immédiatement à l'esprit: Sur le SCOT, je comprends qu'il est difficile de faire avancer les choses très vite; vu les grandes différences dans les schémas de développement et les dynamiques des communes, particulièrement dans le noyau central. Mais on aimerait que des avancées significatives soient visibles, notamment la publicité le long de la RD562, l'amélioration des espaces commerciaux de l'unité urbaine Montauroux-Callian qui forment maintenant un continuum. La concertation entre les deux communes pour le bien commun peut se dérouler sans attendre que le SCOT en arrive à son stade final. Il est probable que nous n'en serons pas à ce stade même en 2014 et qu'il faudra trouver le moyen de faire "comme si". Sur la modernisation des locaux de la maison commune: comment ce projet va-t-il être financé? Vu la multiplicité des missions et actions que JPB nous a si longuement énumérés, tout cela n'implique-t-il pas des dépenses aussi en hausse? donc des financements nécessaires? donc des impôts supplémentaires pour la CdC? Certes les 40% les plus aisés de la population peuvent supporter des impôts locaux en hausse (parts communale, intercommunale et départementale); si c'est pour de meilleurs services à la population, un meilleur cadre de vie et une RD562 vivable ce qui n'est pas la réalité aujourd'hui... pourquoi pas? Je retiens aussi que pour l'essentiel (#50%) le budget de la CdC est consacré aux ordures ménagères et aux déchets. Que des dispositions vont être prises pour imposer aux professionnels le juste paiement des déchets qu'ils apportent en déchetterie, à charge pour eux de répercuter ces coûts à leurs clients. François Cavallier CGLe discours a été plus sobre et comme d'habitude basé sur une présentation structurée. Mais manifestement il y avait moins à dire que les années précédentes. Là aussi que retenir d'important?
Ma réaction ne concernera que ce dernier point car je crois que FC se trompe de perspective. Ce pays n'est pas une banlieue; c'est un espace rural du haut-Var, naguère en dépeuplement, qui a été repeuplé par une population venue d'ailleurs à la faveur de l'enrichissement des trente glorieuses, de la voiture et de l'énergie bon marché, de l'électricité pour tous et partout avec une puissance installée élevée. Nous sommes désormais en zone péri-urbaine des centres urbains des Alpes Maritimes et de la Côte Est Varoise. Avec une population âgée de plus de 15 ans qui se décompose en 40% de personnes de plus de 65 ans, 30% d'actifs commutants, et 40% d'actifs locaux. Ce sont les attraits de ce pays rural proche des AM, de la Côte Est Varoise, avec son climat et ses paysages encore préservés qui sont la cause de la croissance de la population du canton, croissance que les élus des communes ont accueilli avec faveur, notamment celles du noyau central Montauroux, Callian, Tourrettes et Fayence. FC s'est livré à une critique de ceux qui déplorent l'évolution de la plaine et de la RD562 sur le continuum de l'unité urbaine Montauroux-Callian. Reconnaissant que bien des aspects de cette RD562 sont effectivement critiquables et demanderaient des améliorations, il a évoqué la contradiction entre gagner ses revenus et consommer ailleurs plutôt que de gagner ses revenus et consommer localement (lien).. On peut se référer utilement aux études du sociologue Laurent Davezies sur ce point (lien).. Il me semble que pour avoir une bonne perspective sur le sujet, il faut se référer à la réalité d'aujourd'hui, la seule observable, même si elle résulte d'évolutions et de décisions passées. Quelle est cette réalité?
Telle est la réalité. Dans ce contexte, chacun peut interpréter et se faire sa "vérité" plus ou moins partagée par nombre d'entre nous. Par exemple, on entend beaucoup d'habitants regretter que les raisons qui les ont amenés à s'installer ont changé, déprécié leur environnement, qu'ils sont déçus et regrettent. D'autres disent que cet afflux de commerces attirés par le marché de clients potentiels se saturera inévitablement après avoir tué les centres des villages.... et qu'à force de développement on finira par tuer la poule aux oeufs d'or. Sauf si l'immigration et la demande de résidences continuent... D'après des sources non encore vérifiées, il y aurait environ 30% de commerces en trop dans le canton. Il faut réaliser que chacun de nous est à la fois consommateur de produits et de services marchands et de services publics, et en même temps producteur des mêmes biens et services. Que l'on soit actif ou retraité ou chômeur, on produit de tels produits et services aujourd'hui ou à un moment de son existence - ce faisant on a acquis des droits à consommer, en vertu du système économique et social de notre pays. Les producteurs actifs localement en pays de Fayence produisent quoi? Exemples récents: McDO, futurs Dia et Norauto, Weldom, Sport 2000, Delco... et le plus récent KeepCool (30€/mois, 7j/7 de 6h à 23h).Il est clair que les producteurs locaux ont besoin d'être soutenus. Les producteurs actifs hors du pays de Fayence produisent biens et services extérieurs. L'adéquation entre producteurs et consommateurs se fera forcément par l'équilibre de l'offre et de la demande après une évolution de la structure des commerces. On a vu par le passé un taux de rotation élevé. Dans ce contexte, il me paraît important que les maires de Callian et de Montauroux se concertent davantage pour l'aménagement de la RD562. Un grand nombre d'habitants sont exaspérés de voir la situation empirer d'année en année. Il est temps de faire une pause et de consacrer des ressources publiques à une amélioration perceptible de cette situation. |
Pierre Ratcliffe |
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Mis en ligne le 08/12/2010 |