Deux réflexions supplémentaires sur les 2 aspects de la "sécurité intercommunale":

  1. Police intercommunale: la demande de "service public supplémentaire" - car c'est bien de cela qu'il s'agit; cela aurait un coût pour l'ensemble de la CdC et cela se traduirait forcément par une hausse des impôts locaux - émane de gens qui ont un sentiment d'insécurité, la nuit, au centre des villages ou à proximité. Il y a assurément des actes de délinquance et des incivilités pour employer l'euphémisme qui a cours dans les média. Mais quelles statistiques de la fréquence et de la nature de ces délinquances selon les méthodes du ministère de l'intérieur? Les effectifs de police municipale (qui opère de jour à des horaires fixes), et ceux de la gendarmerie (qui opère 24h sur 24) sont insuffisants pour assurer des rondes jour et nuit et partout dans l'ensemble du canton. 0.75 gendarmes pour 1000 habitants chez nous au lieu de 1? La direction de la gendarmerie dit que les statistiques de délinquance le justifient. Mais ceux qui vont déposer des plaintes en gendarmerie se plaignent que leurs plaintes ne sont pas reçues ou qu'elles sont sans suite. Une police spéciale de nuit pour faire des rondes et répondre aux appels? Et les villas les plus éloignés des centres en habitat dispersé? Voilà un exemple de conséquences de la politique d'urbanisation suivie depuis des années - habitat diffus - les gens finissent toujours un jour ou l'autre par demander des services publics. Alors pourquoi pas des services privés de gardiennage pour ceux-là, plutôt que d'imposer à toute la population du canton le coût de ces services, pour des gens dont les maisons sont vides les 2 tiers de l'année.
  2. Sécurité en situation d'évènements de catastrophe naturelle: Nous avons eu 3 événements de ce genre en 2008: le premier en février, un coup de vent violent qui avait emporté le ballon dirigeable de Jean Louis Etienne qui était venu s'encastrer dans une maison de Tourrettes et qui avait déraciné un grand nombre d'arbres. Le second en automne des pluies diluviennes qui avaient provoqué une coupure de courant sur l'ensemble de l'Est du Var. Et le troisième le plus grave dans la nuit du 21 au 22 novembre: une coup de vent violent sur tout le canton qui a déraciné de nombreux arbres, couchés sur les lignes des réseaux EDF et Télécom, barrant les routes, empêchant l'accès de certains quartiers. Lors de cet événement plus d'électricité, plus de téléphone, plus de sortie de chez eux pour certains. Pompiers des différentes casernes de la région, agents d'EDF, policiers municipaux furent mobilisés... Une cellule de crise fut formée sous la direction du préfet. Et chacun a pu se rendre compte que même avec le téléphone portable - pour ceux qui en avaient - on ne pouvait quasiment rien faire sinon attendre. Les coupures ont duré plusieurs jours voire une semaine et plus selon les dégâts provoqués aux réseaux par les chutes d'arbres déracinés ou étêtés, de poteaux électriques et télégraphiques.

    On comprend donc que la gestion d'une telle situation de crise doit être prévue - en mobilisation des moyens, communications, information des habitants, hébergements éventuels dans des lieux publics et que tout cela doit être coordonné. Cela fait l'objet des plans de sauvegarde que l'état met progressivement en oeuvre. Et c'est dans ce cadre que l'action intercommunale doit s'intégrer. Je sais qu'on s'en préoccupe à la CDC.

Mis en ligne le 14/12/2008 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr) sites web http://paysdefayence.blogspot.com et http://pratclif.com