Le développement de l’intercommunalité depuis 1992

La loi de 1992 a relancé le mouvement, la loi de 1999 l’a amplifié, et en 2003, le territoire est majoritairement organisé autour de l’intercommunalité

Depuis 1992, le phénomène intercommunal s’est rapidement développé, avec l’apparition des communautés de communes et de villes, créées par la loi d’orientation relative à l’administration territoriale de la République du 6 février 1992.

Puis, c’est la loi du 12 juillet 1999, relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale qui a donné un nouvel essor à ce mouvement, en encourageant notamment le passage à la taxe professionnelle unique.

Les structures intercommunales à fiscalité propre se sont considérablement développées en 7 ans. En 1992, on comptait seulement, outre 9 syndicats d’agglomération nouvelle (SAN) et 9 communautés urbaines (CU), 214 districts qui n’étaient d’ailleurs pas tous à fiscalité propre. Depuis 1992, le mouvement s’est accru, particulièrement à partir de 2000. En 2003, il y avait 2195 communautés de communes en France, couvrant 80% de la population française. Le nombre de communautés de communes a donc été multiplié par 11.7 depuis 1992.

Les dépenses réalisées par les groupements de communes à fiscalité propre ont été multipliées par 2,8 entre 1993 et 2001, pour atteindre 16,6 milliards d'euros, soit près de 22% du total du budget des communes.

En 2001, la progression de 23,4% des dépenses résulte pour près d'un tiers de la création de 165 nouveaux groupements et pour 2/3 de la hausse du budget des groupements existants, de leur extension de périmètre ou de leur transformation en structures à TPU.

L'émergence de nouvelles structures intercommunales, dotées de moyens propres, s'est traduite par une prise en charge croissante de l'investissement local. L'effort d'équipement augmente à un rythme élevé ( +12,5%), particulièrement dans les structures à TPU (+51% dans les CA et + 34% dans les CC à TPU).De même, la fiscalité directe de ces groupements s'est considérablement accrue en 2001.

La croissance de 20,7% du produit total en 2001 ne résulte pas d'une hausse des taux d'imposition ; mais s'explique par l'apparition en 2001 de nouvelles structures, notamment à TPU , par l'extension de périmètre de groupements existants, et surtout par le passage de nombreux groupements à la TPU.

Globalement la pression fiscale reste stable dans le temps. En particulier, la TPU ne semble pas être un facteur d'inflation fiscale : les taux sont calculés automatiquement la première année d'exercice, et par la suite, ils sont rarement relevés, même quand la possibilité est offerte par l'évolution des taux d'imposition " ménages " des communes.


Créé le 17/12/2005 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr)