Profession de foi de François Cavallier
pour son élection comme conseiller général
lors des élections cantonales de 2008

Nota: les liens dans le texte, renvoient à des notes manuscrites de FC apposées aux différents point de sa profession de foi, republiée dans le bulletin du CG N°6 mars 2005.

Homme de terrain et de dossiers

Originaire de Callian, j'en ai été élu maire en 1995. Marié et âgé de 33 ans, je suis, de formation, agrégé de philosophie et suis l'auteur de plusieurs livres. Cela n'empêche en rien, comme les chantiers et les concertations de proximité menés à Callian le démontrent assez, de connaître le terrain et de s'y plaire. J'y ai enfin montré qu'un village pouvait et devait vivre et grandir même quand la plaine est le moteur du développement économique.

Dans des dossiers difficiles et jugés insolubles par leurs connaisseurs (comme la propriété Goerg, où un parking de centre village est en cours), j'ai redonné à la commune une crédibilité administrative. Sur la lancée de mon élection à la vice-présidence du Sivom, et soutenu à présent par deux maires, dix-sept présidents d'associations et bon nombre de personnalités diverses, je présente ma candidature pour l'équilibre du canton et la maîtrise de son développement. Cette candidature est sans étiquette, libre donc de toute tutelle.

L'intercommunalité, c'est tous ensemble

Il y a beaucoup de malentendus autour de l'intercommunalité : ce qui est vraiment intercommunal n'est pas décidé par un seul, mais tous ensemble. Quel meilleur cadre pour cela qu'une communauté de communes? Cette structure que je propose depuis quatre ans diminuera les charges des communes (il y a tout de même plus de 10 millions de francs à gagner sur le budget de fonctionnement pour investir), et surtout, elle nous permettra de définir enfin un aménagement du territoire qui soit concerté et commun.

L'intercommunalité ne doit pas se faire au détriment des petites communes: personne ne veut d'une usine à gaz centralisée. La future structure ne devra donc pas être décrétée mais négociée; non pas imposée mais discutée. C'est donc avant tout un rôle de médiateur que devra remplir notre prochain conseiller général; il est sans doute plus sain à cet égard qu'il n'appartienne pas à l'une des deux grandes communes du canton. Enfi, il est urgent d'ouvrir le dialogue, jusqu'ici quasi-inexistant, entre Var et Alpes-Maritimes.

Penser le développement à long terme

Le projet commun doit être un projet a long terme. C'est que notre canton commence à souffrir de l'anarchie et de la myopie de son développement. Le syndrome de la fuite en avant et du gigantisme l'a atteint: il n'est maintenant plus très loin de mettre en danger son paysage et sa qualité de vie qui sont pourtant son âme et son atout. Il faut donc aider particulièrement les projets de centre village qui sont structurants pour notre territoire.

Loin d'être immobiliste ou ennemi du développement, je souhaite au contraire un développement durable pour tous. Quelle chance de survie laisse-t-on aux entreprises, en multipliant à l'infini les zones d'activité qui les exposent à la catastrophe à la première récession venue tout en mitant le paysage définitivement? C'est pour permettre le succès de chacun que nous devons rester raisonnables et finir par nous entendre. Je crois simplement (et quel entrepreneur me démentira?) qu'en matière d'économie, il faut regarder au delà du court terme.

Des réseaux indignes de nos 20000 habitants

La frénésie de constructions a au moins un effet immédiatement visible: les équipements, réseaux et services publics ne sont plus adaptés à un canton de 20000 habitants. Ainsi le réseau routier doit-il être repris : Mons, Saint-Paul et Tanneron doivent être correctement reliés au reste du canton. La route Draguignan-Grasse devra être enfin sécurisé et le serait déjà si on avait trouvé plus urgent de se soucier de l'intérêt général que de déguiser en bouc émissaire le seul maire avoir associé, et avec succès, tous les riverains à ce projet. Enfin, je soutiens la principe d'un autre accès à l'A8 depuis notre canton,qui ne peut plus se permettre de s'exposer à une nouvelle défaillance du viaduc du Lac.

Les équipements publics manquent et aussi les terrains où les construire. Je propose donc de solliciter du Département un programme de maîtrise foncière qui aidera les communes à s'équiper. Je crois aussi que le temps est venu de dire ce que nous pensons presque tous: l'eau de la Siagnole a été, bien abusivement, à moitié cédée parle Département. Nous devons contrôler davantage que les 8% actuels de la S.E.M. qui gère notre eau. Enfin, il est temps de penser à des transports en commun publics cantonaux, entre villages,plaines, abords et hameaux.

Pour un tourisme vert, il faut qu'il y ait du vert

Le futur golf de Tourrettes ne bénéficiera a tous que si notre canton sait rester attractif. Or le tourisme vert dépend de la qualité du paysage. Il dépendra aussi de l'agriculture, élément stabilisateur du paysage et de l'identité, et secteur d'avenir quoi qu'on en dise. Ce n'est pas là qu'une question d'écologie, mais aussi bien d'économie: c'est notre prospérité qui est en jeu.

Nous avons par ailleurs, avec le Lac de Saint-Cassien, un atout majeur dont nous n'avons pour le moment que les inconvénients: la construction d'une maison du Lac permettrait au reste du canton de bénéficier de sa forte fréquentation touristique. Enfin, il faut y créer un service touristique commun en conservant chaque OTSI.

Donner à nos jeunes envie de leur canton

Le canton rajeunit: c'est là notre chance, à condition qu'on donne à nos jeunes une chance d'avoir ici un avenir. Le comble est que nos jeunes sont assez nombreux à redouter le futur lycée local, parce qu'ils craignent d'être maintenus en vase clos. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire de Lycée, mais qu'il serait judicieux, sur un dossier pareil, de consulter tous les partenaires, y compris professionnels, pour monter un dossier crédible auprès de la Région, qui est décisionnaire pour les lycées. Vis-à-vis d'elle, notre crédibilité est à reconstruire et le temps presse.

Handicap supplémentaire: le Département, déjà avare en matière de subventions de transport scolaire (72%, un taux trés bas pour l'un des départements les plus riches de France), a de plus enlevé au Sivom sa compétence d'organisation. Bien curieusement, cette mesure, devant laquelle seule Callian avait protesté, vient de faire doubler la facture de la plupart des parents. Il faut donc y remédier. Les structures ludiques et sportives manquent: il faut les édifier. Enfin, nous devons être capables de proposer à nos jeunes des emplois sur place.

Redevenir solidaires et vivre en paix

Le maintien à domicile des personnes âgées doit être profondément amelioré et la future maison de retraite publique de Saint-Paul sera la bienvenue. Par ailleurs, il faut s'entendre à l'échelon cantonal, sur l'habitat social et favoriser une politique d'îlotoge.

Enfin, l'insécurité gagne notre canton: il n'est plus tolérable qu'un canton de notre taille aie si peu de gendarmes. La répression est nécessaire, mais elle n'a pas de sens sans prévention.: là aussi, il faut envisager de sérieux efforts.

Reconnaitre l'importance de la vie associative

Le dynamisme et le dévouement des associations masquent bien souvent l'insuffisance dees structures publiques. Il est temps de les aider à nous aider, et de mettre en place une poste Cantonal specifique. Ainsi les projets pourront être portés devant l'Etat et les élus, et les initiatives convergentes être mises en relation, sans fusion autoritaire.

Le canton mérite un autre style

L'image du Var a déjà assez souffert de la mentalité patriarcale, autocratique et opaque de certains de ses élus. Devons-nous perpétuer cette tradition? Je propose au contraire d'insuffler au débat public un peu de modestie et de transparence.

J'entends rendre compte de mon action, sur des bulletins sobres mais réguliers et complets, et me tenir a l'écoute de chacun en organisant des réunions publiques. La concertation est la clé de l'idee que je me fais de la démocratie: le pluralisme doit l'accompagner. ll serait donc préférable que le conseiller général du Canton de Fayence ne soit pas en même temps président du Sivom.

Suit, une déclaration finale en forme de signature avec photo.