Rapport sur la refondation de la politique d’intégration
Ce que j'en pense (et qui n'engage que moi).

Cela n'engage que moi, mais j'ai l'outrecuidance de croire que mes réflexions correspondent à une pensée commune.

L'histoire de France est un déroulement continu de faits et d'évènements depuis l'époque romaine, le Moyen-Âge et la féodalité, la Royauté absolue, la Renaissance, le Siècle des lumières, la Révolution de 1789, l'épopée napoléonienne, le 19è siècle, le second empire, la guerre de 1870 et la commune, la guerre 1914-1918, l'entre deux guerres de 1918 à 1939, la guerre de 1939-1945... les trente glorieuses de 1945 à 1975... pour ne citer que quelques périodes de l'histoire découpée par les historiens pour la commodité. Ce sont les gens de toutes ces époques qui constituent la "France", avec leurs façons de parler et de vivre, de produire leur nourriture et les biens de nécessité vitale, dans le cadre intitutionnel de chaque époque.

Les gens vivent dans un cadre sociétal et institutionnel qui n'a jamais cessé d'évoluer. Les individus sont uniques et divers par nature génétique; personne ne pense la même chose et n'a la même vision des choses et du monde. La convergence des idées résulte de la vie en société, par quoi les individus communiquent entre eux, dans le cadre d'institutions - et de relations de pouvoir entre dominants et dominés, ce qui constitue la "culture" d'une époque.

La première des communications sociales est le langage qui s'impose à tous par tous; la seconde est le rapprochement des hommes et des femmes, la constitution de familles et la génération d'enfants; l'interaction des familles sur plusieurs générations qui vivent en même temps, constitue les familles étendues: grands-parents, parents, enfants et petits-enfants, oncles et tantes, cousins et cousines, neveux et nièces. La troisième c'est le rapprochement des individus et des familles pour accomplir des actions collectives afin d'améliorer les conditions de vie, de produire nourriture, vêtement et logement, et, par la division du travail, de produire tous les biens et services qui font le mode de vie d'une époque. C'est ainsi que se constituent les entreprises de production. La quatrième, ce sont les institutions qui imposent les obligations à tous: justice, protection des personnes et des biens...

Une caractéristique propre de la France est la laïcité résultant de la loi de séparation de l'église et de l'état en 1905; ce fut l'aboutissement d'une longue bataille d'idées, un peu une suite de la révolution française inachevée sur ce point.

L'immigration en France n'a jamais posé de problèmes - Polonais, Italiens, Espagnols, Portugais étaient parfaitement assimilés, certains tout en gardant leurs cultures d'origine. Le problème actuel comme celui de "l'intégration", est lié à l'arrivée massive d'immigrants d'Afrique du Nord, de religion musulmane, durant la période des "trente glorieuses" - forte croissance économique après la 2é guerre mondiale - puis d'immigrés africains par la suite après la décolonisation. L'histoire de l'immigration des magrébins est racontée par Antoine Sfeir directeur des "Cahiers d'Orient" lors d'un séminaire "Sectes et Laïcité" [lien].

Le problème est aussi lié à la situation économique, au faible niveau de formation et de qualification des immigrés récents et des descendants d'immigrés des "trente glorieuses". Ceux-ci, notamment les jeunes, sont en situation de précarité et de chômage, cause de frustrations et de ressentiments qu'ils associent à tort ou à raison à leur apparence, leur nom, ou leur religion. La crise économique actuelle - croissance zéro et chômage qui les touche particulièrement - ne fait qu'exacerber le problème.

Le cadre culturel et institutionnel de la France ne favorise pas l'assimilation de ces immigrants "particuliers" pour qu'ils se fondent dans la société. La France insiste sur la "laïcité" comme valeur fondamentale de la République. C'est une laïcité ressentie par certains comme une religion d'état, alors qu'elle est définie comme la liberté de culte. Ensuite les comportements culturels de la population française dite de "souche". Être français est-ce porter un bérêt, un chapeau, une casquette, ou un costume cravate, une robe courte et un chemisier ... clairement ce sont là des comportements sociaux et culturels majoritaires. C'est la différence qui choque. Porter un foulard, une djellaba, un kufi... Et ici la différence est associée à l'Islam, un Islam dont tout le monde connaît des excès.

Aux États-Unis, les immigrés se fondent dans la société américaine sans problème. Mais ils gardent une fidélité à leurs origines. On voit ainsi des communautés Polonaises, Hollandaises, Suédoises, Norvégiennes, Allemandes, Hispaniques, Musulmanes, Chinoises... se réunir et pratiquer ensemble des coutûmes de leurs pays d'origine.

Le rapport pour la "refondation de l'intégration" aborde toutes ces questions sans tabous; je pense que les médias doivent en faire connaître le contenu. Ce sont les gens - des deux côtés et non le gouvernement, qui feront que les immigrés se fondront dans la société.

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Mis en ligne le 17/12/2013