11 novembre 2006: Hommage permanent aux combattants de toutes les guerres

Entretenir la mémoire de ceux qui sont tombés pendant le conflit et évoquer aux plus jeunes l’ampleur d’une telle guerre, est devenu essentiel

A l'occasion du 11 novembre 2006, 88 ans après l'Armistice de 1918, je veux aussi rendre un vibrant hommage à tous ceux des générations et classes de 1914-1918 et avant, qui furent pris dans la tourmente de la première guerre mondiale. Le père de mon épouse, Léon Maincourt 1889-1976, ingénieur de l'école Centrale de Paris, officier d'artillerie qui combattit à Verdun et fut gazé. Croix de guerre, médaille militaire, officier puis chevalier et commandeur de la légion d'honneur. Mon père Albert Ratcliffe, 1891-1978, engagé dans l'armée anglaise, simple soldat et fantassin; il fit la campagne de la Somme et se retrouva à la bataille d'Ypres où il souffrit d'infection et de septicémie. Les deux frères de Léon Maincourt et les 3 frères de mon père furent également pris dans cette tourmente. Le grand-père de mon épouse Octave Prevost 1873-1948, brancardier sur le front de Verdun.

Toutes les familles de France, d'Angleterre (et d'Allemagne), ont des hommages similaires à faire.

Cette guerre fit des millions de morts; elle fut le résultat de la folie humaine et des politiques européennes de l'époque: lutte pour l'hégémonie navale sur la planète, entre l'Angleterre et l'Allemagne, désir de revanche de la France et de récupération de l'Alsace et de la Lorraine 34 ans après la défaite de 1870, impérialisme de l'Autriche Hongrie et de la Turquie. Les forces en présence étaient si équilibrées, qu'il fallut attendre l'entrée en guerre à nos côtés des Etats-Unis en 1917 pour que la guerre prit fin. Avec le traité de Versailles, elle s'acheva par l'effondrement et le démantèlement de l'Autriche Hongrie et de la Turquie.

Et les générations de nos parents connurent la période troublée de l'entre deux guerres, la grande crise économique du début des années 1930, la montée du nazisme en Allemagne, et des fascismes en Italie et en Espagne et au Japon, jusqu'au déclenchement de la deuxième guerre mondiale avec ses 40 millions de morts, la honte de Vichy et de la collaboration en France, la milice et ses exactions, la rafle du vel-d'hiv... Je rends hommage à tous ceux qui ont préservé et rétabli l'honneur de la France derrière le Général de Gaulle après son appel du 18 juin 1940, jusqu'à la libération de Paris le 25 juin 1944 et ensuite jusqu'à la capitulation allemande le 8 mai 1945.

Cette période sombre de l'histoire humaine, commencée en 1914 et qui s'étendit jusqu'en 1945 avec la capitulation de l'Allemagne nazie le 8 mai 1945 et la capitulation du Japon le 2 septembre 1945, dura donc 31 ans et sacrifia des générations d'hommes et de femmes. En mai 1940, mon épouse et moi avions respectivement 5 ans et 4 ans et demi. Nous n'avons pas souffert comme nos parents; mais nous avons connu l'après guerre, Calais notre ville natale détruite à 90%, sa reconstruction au cours des années 1945-1955, et la croissance économique dont nous profitons tous, en France, en Europe et dans le monde, aujourd'hui.

N'oublions pas tous ceux qui nous ont précédés dans la tourmente des années 1914-1945, et qui ont vécu par deux fois la dévastation de leurs biens, la disparition de leurs proches dans les bombardements, par les exactions des nazis et de la milice, et ceux des camps d'extermination, dont mon cousin Allen Ratcliffe, de 14 ans mon ainé, arrêté à Lille en 1942 et déporté en Allemagne; mort à Dachau en 1945. Mais nous n'avons jamais su ce qui s'était passé entre le moment où il avait été arrêté et son décès...

En ce début de 21è siècle, pensons aussi à tous ceux qui ont souffert de l'autre côté, et à ceux qui ont favorisé la réconciliation entre nos peuples meurtris: Schumann et Monet, de Gaulle et Adenauer, Willy Brandt à Auchwitz, François Mitterand et Helmut Kohl à Verdun, Schröder...

Voir dossier sur les guerres mondiales du XXè siècle.


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Mis à jour le 16/09/2020 pratclif.com