Face à l'actualité du moment, voici mon billet d’humeur du jour :
Le 20 mai 2010, à 9h55, à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), Aurélie Fouquet, 26 ans, policière municipale a été la victime d’une fusillade et de l’acharnement criminel de malfaiteurs. Les assassins n’ont pas hésité à faire usage d’armes automatiques en direction des représentants des forces de l’ordre, menaçant dangereusement et blessant grièvement sur la voie publique la vie de dizaines d’innocents.
En ces circonstances dramatiques, nous ne pouvons que confirmer notre profond attachement aux professionnels, civils et militaires, qui œuvrent au quotidien pour la sécurité publique à Fayence comme dans tout l’hexagone : policiers municipaux ou nationaux, gendarmes ou militaires, pompiers ou personnels de la sécurité civile. Nous nous inscrivons dans la défense de la tranquillité et de la sécurité publique, c’est-à-dire dans les valeurs républicaines qui s’opposent à tous ceux dont la violence et le crime sont la règle.
A cet égard, si le débat sur la détention d’armes
par les policiers municipaux revient aujourd’hui en place publique, c’est parce
qu’il y a, comme souvent, incompréhension sur le sujet. Le port d’arme, que
celle-ci soit électrique comme le Taser, ou de 4e catégorie comme les
357 magnums,
En évoquant la formation, loin de moi la conception de cow-boy ou de shérif mais plutôt une discipline rigoureuse pour une parfaite maîtrise de l’arme à feu, des stages intensifs et réguliers et surtout, une connaissance parfaite de l’aspect juridique et légal de son utilisation. Sur ce point, nous tenons à rappeler que si le Code pénal et le Code de procédure pénale s’appliquent aux policiers municipaux (application de la force concomitante et proportionnée) l’absence d’un code de déontologie de la fonction est une carence qui mérite d’être rapidement comblée. En effet, bien compris, ce code de déontologie professionnel serait de nature à satisfaire aux exigences de la garantie des droits de l’homme et du citoyen, garantie qui nécessite une force publique pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée.
Au-delà de l’armement, il est exact que le drame de Villiers-sur-Marne a fait rejaillir un point technique essentiel, celui des transmissions radios. Le cas n’est pas nouveau. Pour exemple, en Ile-de-France, il a été pendant longtemps la conséquence d’un décret du 14 mars 1964 portant création des nouveaux départements de la région parisienne. Ce n’est que très récemment, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, que les différents commissariats de Police Nationale jouxtant les départements de la petite et de la grande couronne ont pu enfin recevoir et émettre sur une même fréquence. Chacun peut aisément imaginer les conséquences positives de cette continuité du service public ! La sécurité peut ainsi se poursuivre au-delà des limites départementale, régionale et juridique (Cour d’Appel de Paris et Cour d’Appel de Versailles) comme dans les Alpes-Maritimes, en raison des accords Schengen, la limite de la frontière avec l’Italie n’est plus un handicap à la poursuite en flagrant délit des malfaiteurs.
En retour d’expérience, à Fayence, nos policiers
municipaux ont été équipés de talkies-walkies dont les fréquences permettent un
lien avec d’autres unités (la discrétion s’impose à nous). Dans ce cadre, nous
affirmons que sur le canton, la mutualisation des moyens dans l’échange des
transmissions est assurée avec l’autorité de tutelle, c’est-à-dire avec
Néanmoins, notre commentaire ne serait pas exhaustif si nous n’abordions pas un point essentiel : celui propre à l’institution judiciaire et au pouvoir législatif. En effet, nous sommes convaincus qu’il faut que le juge condamne avec fermeté les multirécidivistes dangereux par des sanctions pénales exemplaires et dans une vigilance stricte des lois républicaines sur la récidive. De même, nous souhaiterions que s’engage au niveau du pays une réflexion législative globale visant à établir de façon pérenne des peines de sûreté incompressibles, c’est-à-dire des peines minimums contre les assassins des représentants des forces de l’ordre (policiers municipaux ou nationaux, gendarmes ou militaires) personnes vulnérables (mineurs, handicapés ou personnes âgées) et institutionnels (magistrats, agents de l’administration pénitentiaire, professeurs, agents des services publics de transport).
La sécurité, notre sécurité, est notre bien commun !
Jacques Nain
Adjoint au maire de Fayence chargé de la sécurité publique,
Commandant de Police Honoraire,
Auteur de « ANTIGANG : missions impossibles », Esprit du Livre Editions, 2009.