Décharge de Bagnols en forêt
Var Matin 14/11/2009 la décharge de Bagnols au centre des préoccupations des Bagnolais
Je relève l'intervention d'un participant. "Je ne comprends pas pourquoi des communes comme St-Raphaël et Fréjus ne puissent pas se doter de stations d'épuration traitant leurs boues. Nous en avons bien une. C'est sans doute plus facile de les déverser à Bagnols".
Pour éviter toute confusion chez les lecteurs, ce participant parle de la production de boues, résidus des stations d'épuration des eaux usées, et de la dévolution de ces boues, cad. ce qu'on en fait à la sortie de la station d'épuration. Toutes les stations d'épuration produisent des boues. Elles sont à l'état humide soit environ 80% d'eau. Chacun de nous en produit environ 100kg par an, le kk. La station d'épuration de Bagnols est en train de s'équiper d'une installation de séchage solaire des boues. Photos. Elles seront séchées à moins de 10% d'eau; cela facilite leur transport et diminue fortement le coût de celui-ci. Où iront les boues séchées de la STEP de Bagnols? Cela n'est pas dit. Enfouissement dans une décharge? épandage agricole? épandage en forêt dont la commune et notre canton ne manquent pas?
Nota:
- La mise en décharge de boues de STEP est désormais interdite par le code de l'environnement; mais ne nous faisons pas d'illusions; en l'absence de mise en oeuvre par les communes de mesures de traitement industriel des déchets, ces décharges de boues continueront puisque les communes n'ont pas d'alternative; et une procédure judiciaire serait très longue avant de produire des effets.
- la serre de séchage de Bagnols n'est pas encore en service en cette fin 11/2009; le constructeur doit reprendre la couverture mal faite dans le cadre de sa garantie... Mais une fois achevée, cette serre de séchage solaire sera en surcapacité et pourra recevoir des boues d'autres communes.
Les boues de St Raphaël et Fréjus, comme celles de notre canton (STEP de Montauroux-Callian, celles de Tourrettes et celles de Fayence) vont à la décharge de Bagnols en forêt pour enfouissement avec plus de 80% d'eau (Montauroux-Callian et Fayence). Cela produit des odeurs et des lixiviats pestilenciels. On doit recycler les déchets organiques pour ne pas les mettre en décharges ultimes et les boues sont des produits organiques. Aujourd'hui les boues de la STEP de Callian-Montauroux - humides à 83% - vont à la décharge de Septemes les Vallons près de Marseille; c'est une solution provisoire en attendant de trouver une solution durable. Le coût de transport de boues contenant 83% d'eau est ABSURDE. Mais qu'est ce qu'on en fait aujourd'hui? Il n' y a que 3 solutions:
- l'enfouissement en décharge de déchets ultimes: mais il est interdit,
- l'épandage agricole direct: mais les agriculteurs n'en veulent pas à cause des éléments traces métalliques ETM ,toxiques et dangereux pour l'alimentation humaine; ou en forêts;
- l'épandage agricole en mélange avec du compost, ou après traitement à la chaux: mais même problème des éléments traces métalliques;
- l'utilisation comme combustible - chaudières, incinération ou fours de cimenterie.
Voir mon dossier traitement des eaux usées, et le procédé révolutionnaire ALXIMIX. NB: je n'ai aucun intérêt dans ce procédé.
Remarque: les liens sur le séchage solaire en serre, notamment celui de l'ADEME, amènent aux questions suivantes:
Une fois séchées les boues peuvent être utilisées comme combustible dans des chaudières multi-combustibles, en fours de cimenteries ou en fours d'incinération. Alors qu'ALIMIX sur boues brutes utilise de la chaux cad. du combustible fossile pour transformer le carbonate de calcium en chaux puis agit sur les boues humides pour produire une matière inerte. Les matières organiques sont alors perdues. Donc le séchage des boues suivie d'une utilisation comme combustible, c'est mieux que de rendre les boues inertes avec de la chaux cad. en utilisant du combustible fossile avec production de gaz à effet de serre. Encore faut-il que la dévolution des boues par épandage agricole et/ou par combustion soit effectivement assurée; sinon la solution ALXIMIX serait le dernier et seul recours.
Le maire de Bagnols et les habitants ont raison de s'opposer fermement à l'enfouissement de boues de STEP dans la décharge de Bagnols.
Ils ont aussi raison de s'opposer au mode d'exploitation actuel de la décharge par le délégataire PIZZORNO, autre sujet majeur qui préoccupe les Bagnolais. La décharge actuelle est terminée. 2500 hectares de plus sont nécessaires pour continuer. Mais la commune de Bagnols qui a la maîtrise foncière, s'oppose à ce que la décharge continue de fonctionner comme dans les conditions actuelles. Tout le problème est là. Bagnols ne dit pas NON à la décharge, mais "OUI à condition qu'elle soit exploitée suivant les normes actuelles".
Une décharge de déchets ultimes doit être conçue, exploitée et gérée dans des conditions industrielles modernes, conformes à la directive européenne et aux directives du ministère de l'environnement. Des casiers aménagés étanches, des digues de protection étanches aussi, des chenaux de collecte des lixiviats, des lagunes de collecte des lixiviats et une station d'épuration des lixiviats. Et pas de déchets interdits: boues de STEP, déchets verts compostables, et pas de DIB interdits, ce qui implique des opérations de tri supplémentaires sur site. Les déchets utimes qui sont enfouis doivent être de vrais déchets ultimes; il doit y avoir étanchéification des sols des aires d'enfouissement, collecte et traitement des lixiviats, collecte et valorisation des gaz de fermentation. Bref, tout ce qui n'a encore jamais existé à Bagnols.
Cette situation résulte de la loi Royal en 1995 en application de la directive Européenne concernant les décharges. Avant, il y avait une multiplicité de petites décharges - à chaque commune sa décharge. Maintenant la nécessité de réduire les déchets au minimum, requiert des grandes décharges, car les techniques de traitement sont plus industrielles. Et ces décharges doivent être CONTROLÉES. Nos communes n'ont pas pris les mesures appropriées à temps. Or toutes les techniques sont connues, traitement mécanobiologique TMB, méthanisation, traitement des lixiviats. Un processus industriel bien mené doit conduire à des déchets ultimes en faible quantité (#20% des ordures ménagères résiduelles), pas de gaz et pas de lixiviats. Il faut seulement la volonté politique de le faire. Voir ce document (pdf) du Commissariat général au développement durable. Cliquer.
Voir mon dossier sur le système des déchets dans le canton.
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