UNE PETITE ENTREPRISE HIGHTECH À LORGUES

De Lorgues, partent des pieces optiques destinées au monde entier et des systèmes d'observation utilisés sur le very large telescope. l'entreprise seop realise 90% de son chiffre d'affaires a l'export.
extrait du bulletin du Conseil général du Var Janvier 2006

En choisissant en 1985 de monter son entreprise, Gérard Greiss savait qu'il investissait dans un secteur d'avenir. Après tout, comme il dit, "L'optique est dans tous les domaines: la simple vitre, le lecteur de dvd, la barrière d'accès qui s'ouvre, c'est de l'optique." Sa carrière 100 % optique, son expérience professionnelle dans des grands groupes – Sasem, Angenieux, Seso – l'incitèrent à créer d'abord une unité pour la fabrication d'optiques infra rouges pour la découpe laser de papier, métaux, porcelaine etc.

Lorgues, que Gérard Greiss avait connu par l'intermédiaire de sa famille, s'est imposé comme un choix évident de qualité du cadre de travail, "sans difficulté d'éloignement ni, à l'époque, de logement." Rapidement, il fut contacté par un groupe japonais de renommée mondiale. "Je suis passé à la fabrication de composants visibles et ultra violets pour des systèmes d'analyse de fluide et de liquide." Si l'infra rouge, dangereux pour la santé, fut abandonné en raison d'une réglementation trop contraignante, le high tech amena l'entreprise à accomplir un grand pas. On est en 1986-1987 et Seop emploie sept personnes. Ce volet – la fabrication de pièces optiques à la demande telles que miroirs, supports de réseaux, lames, lentilles et prismes – a toujours été conservé.

Mais en 1994, l'entreprise se lance sur une deuxième activité : la collaboration avec le CNRS, l'observatoire de la Côte d'Azur et l'université de Nice Sophia-Antipolis, la conduit à aborder la conception de systèmes d'observation. "C'est l'étude et la réalisation de projets plus nobles", dit Gérard Greiss. "Moins routiniers que la fabrication de composants." De fait, le système d'observation coronographique interférentiel, un outil qui permet d'observer les étoiles moins lumineuses que leurs brillantes voisines, est exploité à l'observatoire d'Hawaï, sur le site du mont Paranal au Chili sur le VLT, very large telescope, et à l'observatoire de Tenerife aux Canaries.

"Aujourd'hui, des projets naissent au pôle sud et déja notre matériel y est expérimenté." Gérard Greiss estime que 90 à 95 % du chiffre d'affaires de l'entreprise – 300 millions d'euros – sont réalisés à l'export. Confortablement installée sur le site d'une ancienne usine de tuiles et de tomettes, avec un laboratoire de qualité, un atelier de polissage, une entité de validation, Seop n'emploie plus aujourd'hui que trois personnes –"Mais avec un chiffre d'affaires stable car l'augmentation des projets high tech compense la baisse de la production de composants." Et l'entreprise, certifiée ISO 9001, envisage pour son développement futur d'embaucher un ingénieur.

Depuis 2000, Seop adhère à l'association Pop Sud – pour pôle optique et photonique – qui réunit 125 industriels et institutionnels de la région. L'association, soutenue par diverses collectivités dont le Conseil général du Var, assure une veille technologique mondiale, participe à toutes les grandes expositions optiques internationales, permet d'accéder à des appels d'offres, par le biais de Bruxelles. Son projet Optitec a reçu le label national de pôle de compétitivité... Autant d'atouts, de réseaux qui permettent à la petite entreprise lorguaise de rester dans la course aux étoiles