L'aqueduc romain
des sources de la Siagnole à Fréjus

Le parcours sur quarante-quatre kilomètres de cet aqueduc est un exemple de la maîtrise magistrale des architectes romains dans l'édification de leurs ouvrages d'art. Ils se sont ingénieusement adaptés à la configuration du terrain grâce à leur expérience technique de la construction ce qui n'a nui en rien à l'élégance des arches. Les ouvrages monumentaux enjambent les ravines là où le trajet cesse d'être enfoui dans le sous-sol des forêts. Plus on approche de la plaine de Fréjus plus il déploie de monumentales et superbes arcades.

Au pied du village de Mons dans l'arrière-pays varois, proches du confluent du Fil, les sources de la Siagnole sortent de terre. C'est là le lieu du captage romain de l'eau aujourd'hui disparu sous les travaux contemporains. Le conduit va l'acheminer, souterrain, en corniche ou en ponts-aqueducs jusqu'à la grande cité romaine, soit presque cinq-cents mètres de dénivelé.

Son cheminement est d'abord en rive gauche, après un bref passage en siphon sous la Siagnole. Ensuite, le canal recouvert de lourdes dalles calcaires, court en sous-bois. Mais c'est en corniche au-dessus de la rive droite de la vallée de la Siagnole qu'il rencontre un premier obstacle sérieux qu'il faudra entailler. D'où le nom de cette tranchée, la Rochetaillée, haute de douze mètres. Dans cette roche calcaire compacte on voit encore les traces des coups de pics nécessités par son percement. Plus loin sur le plateau il va quitter le bassin de la Siagnole pour celui de la Carniole et se diriger vers le Jas Neuf. Il est enfoui sur presque toute cette partie.

Au-delà de Font-Bouillen il descend brusquement à l'ouest du château et de la belle église du village de Callian pour rejoindre, après deux changements de direction, la vaste retenue artificielle du lac de Saint-Cassien. Maintenant immergé sous les eaux, il va en suivre la rive droite. Son chemin se poursuit souvent à flanc de collines dans le vallon de Vaux. Les ravins sont enjambés par quelques arches basses comme les arches doubles ruinées de Jaumin. Il franchit en corniche l'étroit du Malpasset. L'Avellan est enjambé par une nouvelle suite d'arcades, les arches d'Esquine. Elles inaugurent la partie aérienne, proprement monumentale, de l'aqueduc. Le long de la rive gauche de la vallée du Reyran les ravines adjacentes sont franchies par des groupes d'arches ou par un simple arceau isolé. Le pont-aqueduc du Gargalon est le plus important. Deux autres séries d'arches plus modestes précèdent le mur de Sainte-Brigitte puis l'aqueduc affleure le sol et redevient aérien dans la parc de la villa Aurélienne. Plus loin encore, tout près de Fréjus, les arches viennent buter contre les murailles de la ville pour s'y superposer.

L'aqueduc aboutissait à un réservoir collecteur situé sur la butte du Moulin-à-Vent, colline de trente-cinq mètres d'altitude d'où les eaux étaient réparties dans les différentes canalisations urbaines.

Coupe du parcours de la Siagnole à Fréjus.

De la source dc la Siagnole (Neïssoun) 516m, au Jas neuf 475m environ 4 km
Du Jas neuf 475m à Font Bouillen 370m environ 2km
De Font Bouillen 370m à la Chenevière 233m environ 2km
De la Chenevière 233m à Fondurane 145m (entrée du lac) environ 45km
Sous les eaux du lac de Saint-Cassien l'aqueduc est immergé.
La cote de l'aqueduc au déversoir doit erre dc 90 A 100m
Du déversoir du lac 145m aux ruines demalpasset 55m environ 5km
Demalpasset 55m à Fréjus 35m environ 9km

Voir une galerie de photos très complète de l'aqueduc de la source de la Siagnole à Fréjus.


Créé le 22/02/2006 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr)
Photos extraites du livre de Robert de Madron "l'Aqueduc romain de Mons à Fréjus"