Newsletter de François Cavallier, Vice Président du Conseil Général - Maire de Callian - SEPTEMBRE 2014 - N°29

Edito : la circulation routière dans le canton

Chaque été, et de plus en plus au fur et à mesure des années, la saturation du réseau routier en montre les limites. On ne peut pas dire qu'on ne l'avait pas vu venir : la route de contournement du lac, dont je défends le principe depuis 2001, visait justement à en délester une partie du trafic. Tous ceux qui me demandent des comptes sur ce sujet aujourd'hui n'ont pas pu oublier que j'avais réussi à en faire voter le budget dès 2004, puis que telles et telles communes ou associations s'étaient opposées au tracé initial pour des raisons souvent corporatistes ou clientélistes. Le principe finissant par faire consensus mais le tracé toujours pas, j'ai fait mener par le Département une étude de plus d'un an qui doit définir des variantes de tracé. Cette étude nous sera remise ce mois-ci, et j'en publierai les conclusions. J'invite par avance chacun des acteurs de ce dossier à faire preuve de responsabilité pour ce qui représente clairement sa dernière chance. On ne peut pas, comme je le lis parfois, affirmer son hostilité à la route de contournement du lac et se plaindre de la saturation de la plaine.

Quelques accidents, souvent plus spectaculaires que graves, sont venus relancer sur le sujet des polémiques parfois bien rances. A l'évocation des victimes d'un accident, le premier sentiment que la décence impose est la compassion pour les familles plutôt que la recherche d'un bouc émissaire. D'ailleurs, pour le seul accident mortel comme pour tous ceux qui ont généré des bouchons spectaculaires (notamment parce qu'il y a été décidé de faire intervenir un hélicoptère), la vérité factuelle est que des incivismes et des prises de risques indviduelles en ont été à chaque fois à l'origine. Je regrette à ce sujet qu'un duo sévissant sur les réseaux sociaux ait sciemment diffusé de fausses nouvelles, inventant notamment de fausses victimes, pour se livrer à de la démagogie anti-élus primaires, sur un mode sensationnaliste qui est une bien singulière façon de manifester de la solidarité : une victime n'est pas un instrument. Cela ne nous dispense pas d'améliorer l'existant, spécialement du point de vue de la sécurité : la signalisation au sol du secteur le plus sinistré est d'ailleurs prévue pour ce mercredi 3 septembre.

Enfin, sur proposition de l'union économique, une réunion publique, organisée par elle, permettra de faire le point sur tous ces sujets de façon collégiale et transparente. J'annoncerai, dès qu'elle sera calée avec nos services, la date de cette réunion publique qui sera consacrée à la question des routes du canton dans leur ensemble. Et j'aurai bientôt par ailleurs, dans le cadre de la campagne à venir, l'occasion de rétablir un certain nombre de réalités (tangibles et chiffrées) sur l'action de la collectivité départementale sur les routes de notre canton.

Actu : le changement, c'est souvent

Dans le grand charivari qu'est devenu la réforme institutionnelle, il faut avoir le sens de l'orientation pour s'y retrouver, tant les signaux contraires se succèdent frénétiquement. Un jour, les conseils généraux sont supprimés. Le lendemain, ils sont supprimés mais plus tard (fin 2020). Ensuite, et puisque les radicaux de gauche l'ont demandé en échange de leur participation au gouvernement Valls 2 (à quoi les choses tiennent-elles dans cette nouvelle quatrième république qui se joue devant nous chaque jour...), ils ne seraient plus supprimés du tout dans les départements ruraux. Et qu'entend-on par département rural ? On ne le sait pas encore, mais cela fera probablement l'objet de communications très savantes dans les semaines à venir. Enfin, petit détail, il y a la date des élections régionales et départementales. Annoncées par le président Hollande comme devant se tenir en décembre 2015, elle seraient maintenant ré-avancées au printemps 2015. La suite au prochain épisode. Force en tous cas est de constater, selon la lumineuse formule de Tim Koenig, qui en est coutumier, que le changement, c'est souvent.

Echos : régie ou not régie ?

L'un des défis auxquels notre intercommunalité va devoir faire face est celui de la mise en place d'une politique unitaire et efficace en matière de collecte et de traitement des déchets ménagers. Sur ce sujet, que je connais bien pour assumer la responsabilité du pilotage du plan départemental, on avait pris l'habitude de laisser l'initiative aux opérateurs privés, et il était nécessaire que l'initiative publique revienne pour définir une politique ambitieuse de réduction du gisement, de tri et de valorisation pour diminuer la part d'"ultimes" finalement enfouis ou incinérés. Ma ligne de conduite dans ce dossier périlleux a reposé sur un fondement : la neutralité. On n'est pas neutre quand on fait preuve de complaisance coupable et de faiblesse devant les intérêts de tel ou tel groupe : mais on n'est pas neutre non plus quand on enfile une panoplie de justicier pour faire rendre gorge à telle ou telle entreprise. La neutralité consiste précisément à ne jamais orienter sa conduite en fonction de l'entreprise, ni pour elle, ni contre elle.

Plus personne ne conteste que cette révolution culturelle était nécessaire, qu'elle est bel et bien en cours dans notre département, sur cette base de neutralité. Pour autant, l'initiative publique doit-elle strictement et exclusivement s'exprimer par la gestion en régie publique ? Il faut à mon sens se garder sur le sujet de toute approche dogmatique ou religieuse. Je n'ai rien contre les régies, et je suis par exemple très attaché à celles qui, dans ma commune, gèrent la distribution de l'eau ou la cantine scolaire. Une régie a la vertu d'affirmer jusqu'au bout la volonté de maîtrise publique d'un domaine d'action. Mais la réalité de son coût et des risques qui lui sont associés doit aussi être prise en considération.

En l'espèce je constate que les comparatifs de coûts réalisés entre la collecte par délégation et la collecte en régie directe ne tournent pas de façon claire et univoque en faveur de la régie. Je constate aussi que la création ou l'entretien d'une installation classée génèrent des investissements très importants et des créations d'emploi là où rien ne nous garantit le maintien de notre périmètre communautaire pendant le temps d'amortissement. La vertu d'une délégation, qui n'est pas l'incarnation du mal, est précisément de faire reposer sur un tiers le risque et le poids de l'investissement. Ce n'est pas une raison pour ne pas faire de régie ; mais c'en est une pour bien réfléchir. Pour certains, la régie est une fin en soi. A mes yeux, elle ne peut être une fin en soi mais un moyen en vue d'une fin qui est clairement posée : faire fonctionner un service public des déchets ambitieux et économe. Ne nous trompons pas de but, et comparons les moyens d'atteindre ce but avec rationalité et sans préjugés.

Humeur : la rentrée scolaire, un grand capharnaüm pour rien

Même si la bonne volonté et le travail des uns et des autres ont pu faire aboutir sans trop d'embarras la mise en place des nouvelles activités périscolaires (N.A.P.) attachées à la réforme des rythmes scolaires, que d'efforts, de complications et de dépenses parfaitement inutiles infligés aux collectivités ! A l'échelle de la seule commune de Callian, il s'agit d'un budget annuel supplémentaire de plus de 60 000 euros ; précisions que contrairement à d'autres communes, plus à gauche et peu distantes de nous, celle dont j'ai la charge a refusé de faire contribuer les parents financièrement. Pour le département, au vu de la réorganisation des transports scolaires dont il a la charge, c'est un surcoût de 700 000 euros : heureusement que les conseils généraux, qui sont pourtant réputés par les gouvernants ne servir à rien, sont là pour éponger discrètement l'addition. Les semaines à venir permettront, par les remontées des familles, de déterminer si toutes ces charges amènent au moins aux enfants un bienfait : mais on voit mal comment l'effet pourrait être de les ménager en se levant un matin de plus et en restant à l'école aussi longtemps tous les autres jours, pour ceux au moins dont les parents travaillent, et qui sont les oubliés (ou les cibles) du système.

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