CONSTRUIRE
ENSEMBLE L’INTERCOMMUNALITE
Propositions de stratégie soumise à l'AG du
15/10/04.
"L'AG approuve que
l'Association oriente son action pour l'année à venir selon les objectifs
ci-dessous et en particulier mette en place des groupes de travail en vue
d'approfondir ces orientations. "
Depuis de nombreuses années, le Pays de
Fayence voit croître de façon spectaculaire le nombre de ses habitants qui sont
attirés par ses paysages et son climat. L'espace,
ressource rare eu égard aux atouts paysagers que chacun souhaiterait
préserver, est gaspillé et utilisé de façon non structurée. Les
appétits financiers, non coordonnés au sein d'une vision cohérente du
développement, ont entraîné :
·
Un recul des surfaces agricoles accompagné d'un déclin
économique de ce secteur.
· Une urbanisation
galopante non maîtrisée qui est à l'origine du zonage de l'habitat selon la
richesse..
·
Le mitage des paysages et l'urbanisme indigent des zones
d'activités.
·
L'explosion du marché foncier et du locatif saisonnier,
interdisant l’accès au logement d’actifs résidents.
·
La vulnérabilité de l'économie qui repose sur une activité trop
exclusivement tournée vers le tourisme.
·
Le contraste entre la société ancienne (agriculture, jardins, tourisme,
BTP,) et celle des actifs tertiaires qui exercent leur métier hors du Canton.
·
La perte du sens collectif, et la difficulté de faire émerger une
identité locale.
· Par effet induit, ce
flux entretient la demande et fait exploser les marchés foncier et bâti.
·
Essoufflement des services publics qui ne sont pas dimensionnés pour
cet accroissement continu de population.
·
L'absence de politique de création d'emploi dans le Canton provoque un
phénomène de "pays dortoir".
Sentiment
d'impuissance et risque potentiel de clivage entre les tenants de deux
priorités perçues comme exclusives l'une de l'autre : la préservation de
l'environnement et la quête de logement et de travail.
2.3
L'atomisation des centres de décision communaux entraîne un manque d'efficacité
aussi bien de la réglementation que de l'utilisation des ressources fiscales.
La compétition entre
les communes pour attirer commerces et entreprises n'optimise pas l'utilisation
de l'espace et ne se préoccupe que du court terme. Elle est la cause la plus
directe de la dégradation des paysages que l'on observe.
Maîtriser
l'accroissement de la population par la régulation du niveau de l'offre de
logement.
La position qui
consisterait à empêcher la croissance de la population (blocage du foncier)
n'est pas tenable à long terme car elle entraînerait une nouvelle flambée de
l'immobilier. A l'opposé, le laisser faire n'est pas non plus tenable dans la
durée. Il conduirait à un développement qui ne pourrait être durable et
rendrait impossible la formation de l'identité de ce territoire. La maîtrise de
la demande de logement par une offre en croissance contrôlée, accessible à
toutes les catégories sociales, est l'état vers lequel il faut aller au plus
vite.
·
Négocier avec les communautés urbaines voisines (Grasse, Cannes, Fréjus
…) et avec l'Etat un meilleur contrôle de la part de la demande qui provient de
ces zones (dans le cadre de la Loi SRU, du SCOT etc…).
·
Construire et réhabiliter des logements en cohérence avec un
accroissement migratoire acceptable et redimensionner en conséquence les
services publics.
·
Créer un ou des "Village(s) Nouveau(x)" : zone de peuplement
dense et organisée, offrant toutes variétés de logements à l'année, en
particulier sociaux.
·
Réhabiliter les cœurs des villages actuels.
·
Financer l'accroissement nécessaire des infrastructures publiques et du
fonctionnement des services en recherchant des aides et en exploitant au mieux
le potentiel fiscal.
·
Se donner l'objectif de retrouver en quelques dix ans des marges de
manœuvre (des réserves suffisantes de terrain, d'eau, d'assainissement) et
disposer des outils de contrôle du déroulement du processus (budgets et
services publics disposant d'un potentiel de croissance).
L'urbanisation doit s'effectuer sous la contrainte
prioritaire de la sauvegarde et de l'entretien des paysages naturels et
cultivés, des villages, de leurs silhouettes et de leurs abords ainsi que du
patrimoine historique.
A cette
contrainte propre à notre Pays s'ajoute celle, générale, de la cohérence
d'ensemble des services publics : aménagement, réseaux (routes, transports,
eau, assainissement, énergie, télécoms …), éducation, culture, action
socioculturelle, santé, solidarité, sécurité, loisirs et sports, action
économique …
Les activités
économiques actuellement présentes sont majoritairement tournées vers le
tourisme et les services aux habitants (y.c. BTP et commerces de proximité).
Elles ne peuvent tirer l'économie à la mesure de l'accroissement constaté de la
population. Le tourisme, quant à lui, est particulièrement sensible aux
accidents macro-économiques et environnementaux. Il pose en outre des problèmes
spécifiques de gestion de ressources :
variations saisonnières de charge et taux d'exploitation insuffisant des
investissements, afflux de population,
précarité de l'emploi, etc... Il est souhaitable de diminuer sa part
relative dans l'économie locale.
·
Attirer des investissements extérieurs, principalement dans des
secteurs non liés au tourisme local.
·
Tendre vers un équilibre humain, géographique et fiscal entre zones résidentielles
et zones d'activités. Favoriser l'implantation d'activités moins gourmandes en
espace privatif que le tourisme et le résidentiel saisonnier. Créer des zones
d'activités, concentrant l'essentiel des investissements sur peu de lieux bien
desservis et impactant peu sur les paysages, certaines de ces zones pouvant
coïncider avec le(s) "Village(s) Nouveau(x)".
· Inverser la tendance
au déclin de l'agriculture. Re classifier des terres agricoles, aider
l'implantation d'exploitants, favoriser la création de filières aval etc….
·
Mettre en place au plus vite la Communauté de Communes. ( 1 an)
·
Traiter en priorité les questions d'harmonisation concernant les
communes du centre de la Plaine (3
ans) : Occupation du sol, zones d'activités (désarmer la concurrence
entre les communes), solidarité fiscale.
·
Engager un processus de maîtrise de la demande de logements des
résidents actifs, toutes catégories sociales confondues (locatif standard,
accession à la propriété, logement social…).
Cette action
nécessite non seulement la construction et la réhabilitation de logements mais
également la négociation (SCOT, Loi SRU…) avec les communautés urbaines
voisines d'une prise en charge partielle de l'effort. Créer un Office de
l'Urbanisme et du Logement.
( Engagement du processus sous 1 an, contrôle de la
demande : 10 ans)
·
Mettre en place, au sein de la Communauté de Communes, des moyens
dimensionnés avec des marges pour servir une population de 25 000 hab. en
croissance. ( 3 ans) .
·
Mettre en place, au sein de la Communauté de Communes, des moyens
d'action économique ayant pour but la création d'emplois dans d'autres secteurs
que le tourisme local. Re dynamisation de l'agriculture et des filières
aval. Créer un Office du Développement Economique.(2 ans)
·
Bâtir un projet cohérent de territoire, partant de la situation
actuelle et visant un horizon à 10 ou 15 ans.
Créer un Conseil
Economique et Social Local et négocier une Charte de la Participation. (Approbation des SCOT et PLU's : 3 ans).
Dans le respect de sa
Charte, CEI doit devenir crédible et pertinent.
Les moyens d'action
sont essentiellement les influences et les pressions que CEI peut exercer sur
les élus locaux et les représentants des collectivités depuis le Conseil
Général jusqu'aux services de l'Etat.
Ces pressions peuvent
prendre la forme de rencontres, de débats publics, de publications, de
campagnes de presse, de pétitions, de manifestations publiques, de demandes de
referendums, de saisine des services de l'Etat ou des organes de régulation.
Création de groupes de travail thématiques composés de personnes
motivées et rendant compte à CEI.
-Les groupes de
travail seront chargés d'étudier une question dans le but d'acquérir une compétence d'usager (1 an). L'objectif est d'être en
mesure d'exprimer des besoins afin d'entrer en dialogue avec les élus et les
professionnels (bureaux d'étude). En aucun cas il ne s'agira d'exercer une
responsabilité à la place des structures en charge.
- A l'issue des
débats initiés dans les groupes de travail, CEI décidera éventuellement de
faire de chacun de ces sujets un thème d'action, concertée le cas échéant avec
d'autres associations. Le but sera chaque fois la mise en place au plus tôt de
moyens et de services intercommunaux coordonnés en vue d'améliorer la situation collective des habitants.
- Au fur et à mesure
de la meilleure appréhension des divers thèmes, un travail collectif de synthèse, de mise en cohérence et de projection
dans l'avenir sera coordonné par CEI. Ceci permettra de mettre en avant une
vision globale et anticipative.
- Ultérieurement, il
sera envisageable de préparer, pour dans un an ou deux, des Etats Généraux du Pays de Fayence
alimentés en amont par la production des groupes de travail. L'objectif sera de
donner la parole aux habitants, leur permettre d'exprimer leurs besoins et de
s'approprier un projet de territoire.
(Version
à jour au 15 octobre 2004)