Bagnols en forêt décharge des lauriers
Bagnols vs SMIDDEV Suite

La décharge des Lauriers est située au Sud et à 8km du centre de la commune de Bagnols en Forêt, en limite des communes de Fréjus et de Puget sur Argens. Elle est exploitée par le syndicat mixte de développement durable de l'Est Var SMIDDEV avec délégation de service à la société SMA du Groupe Pizzorno Environnement. La présence et le mode d'exploitation de cette décharge continue de susciter l'opposition d'habitants de Bagnols en Forêt groupés dans l'association bagnolaise d'informations (ABI), soutenus par leur maire Michel Tosan. En même temps le SMIDDEV exerce ses responsabilités d'exploitation du site; extraits:

Jusqu'au 1er Décembre 2011, l'exploitation est autorisée sur le site 3 en conformité avec les différents arrêtés préfectoraux établis.
Un 1er arrêté préfectoral daté du 17 juillet 2002 a autorisé le stockage de 0.75 millions de tonnes de déchets pour la période du 1er décembre 2003 au 1er décembre 2009.
. Suite à cela, un 1er arrêté préfectoral complémentaire du 13 mai 2009 a augmenté la capacité de stockage à 0.93 million de tonnes et étendu la durée d'exploitation jusqu'au 1er décembre 2010 sur l'alvéole 6 du site 3.
Puis un 2è arrêté préfectoral complémentaire du 7 avril 2010 a accru parallèlement la capacité de stockage de 0.93 million de tonnes à 1.055 million de tonnes, et la durée d'exploitation jusqu'au 1er décembre 2011. Il autorise l'exploitation de l'alvéole 6 bis du site 3 récemment aménagée à cette fin, en attendant l'autorisation préfectorale à venir d'exploiter le site 4.
Cependant, vu le rythme actuel d'accueil des déchets et plus particulièrement suite à l'accueil non prévu des déchets issus des inondations des 15 et 16 juin 2010, équivalents à 20 000 tonnes supplémentaires, il apparaît probable que l'alvéole 6 bis du site 3 sera complète au plus tard le 30 septembre 2011.
D'ici cette date, des solutions devront être trouvées avec les services de l'Etat, afin d'assurer la continuité du service public.

Vu l'accroissement continu des volumes enfouis, dus à l'accroissement de la population des communes membres du SMIDDEV et des neuf communes clientes (pays de Fayence et le Muy), aux comportements des habitants et à une forte fréquentation touristique en été, la commune de Bagnols propriétaire foncier du site, est opposée à l'extension du site de la décharge. Minoritaire et seule au sein du SMIDDEV, elle conditionne son accord à l'évolution de l'alimentation du site en déchets.

La commune et l'ABI tentent de faire avancer leurs vues sur l'évolution de la décharge pour que la quantité de déchets ultimes qui y sont enfouis soit réduite au minimum en maximisant le tri et le recyclage vers les filières spécialisées, par les communes membres et clientes. Elle demande au SMIDDEV de respecter le dernier texte législatif qu'est l'Ordonnance n° 2010-1579 du 17 décembre 2010 portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union Européenne dans le domaine des déchets; (lien).

Elle demande ainsi le refus systématique d'admission à la décharge, quelle que soit leur origine, des apports résultant de collectes peu ou pas triées sélectivement en référence à cette ordonnance qui oblige à une hiérarchisation des traitements; elle demande aussi que soient mises en oeuvre des modalités efficaces de luttes contre les nuisances, y compris olfactives, pour l'environnement, le cadre de vie et la santé des populations alentours.

Le problème c'est que d'une part, l'adoption de mesures efficaces pour respecter l'ordonnance a trop tardé puisque le SMIDDEV se trouve confronté à la saturation prévue de son site N°3 en septembre 2011; d'autre part un projet complet de traitement des déchets n'existe pas comme au SIVADES avec un centre de valorisation organique (CVO) complété ou non par un centre de valorisation énergétique (CVE) propre ou mutualisé. Le premier point relève du très court terme; le second du long terme.

En attendant, il faut voir le moyen terme. Il me paraît difficile de procéder à des refus systématiques d'admission à la décharge, d'apports résultant de collectes peu ou pas triées sélectivement. Par quels critères ces refus seront-ils prononcés, par qui, où et comment? Le SMIDDEV a peu de contrôle sur ces aspects pour que les refus soient systématiques; Extrait: Le SMiDDEV n'a pas la compétence pour la collecte des déchets ménagers. La collecte est gérée par chaque commune adhérente. Les déchets sont acheminés sur le Centre d'enfouissement des déchets des Lauriers ou au Centre de tri du Muy pour ceux issus de la collecte sélective, par les communes ou leur délégataire.

C'est au niveau des communes que le problème peut se résoudre; d'abord les bennes de collecte ne doivent collecter que les ordures ménagères en sacs plastiques, pas les quasi-encombrants déposés dans les bacs gris; cela implique que les bacs de collecte interdisent les apports autres que les OM. Ensuite dans les quais de transfert, il faut qu'il n'y ait d'apports que d'OMr et de DIB des professionnels; cela implique que le quai de transfert soit rigoureusement séparé de la déchetterie et que seuls les professionnels avec apports de DIB ne puissent y faire des apports. Ensuite, il faut que les déchetteries points d'apport de matières triées et d'encombrants, soient mieux équipées, avec plus de bacs pour les diverses filières de recyclage - comme à Bagnols en Forêt.

Enfin, c'est au niveau des ménages et des professionnels que le tri doit s'effectuer efficacement; séparer les déchets organiques et les composter si possible; séparer les verres, les papiers cartons et journaux; séparer les emballages; et les apporter aux points de collecte du tri sélectif; ne mettre dans les bacs que les déchets restants après ces opérations; respecter les jours de collecte de tous les encombrants. Ces points forment l'agenda des campagnes des ambassadeurs du tri.

Mis en ligne le 08/12/2010