AMAP à Fréjus: les paniers on se les arrache!

JOCELYNE JORIS; Var Matin 30/05/2009

Les listes d'attente s'allongent. Près de 200 personnes sont ainsi dans l'expectative pour obtenir une place dans une Amap, association pour le maintien de l'agriculture paysanne, de l'Est-Var. Depuis que les modes de consommation alternatifs attirent de plus en plus d'amateurs, les Amap se multiplient et sont pourtant vite saturées. Le concept repose sur la base du partenariat : un groupe de consommateurs achète à l'avance une part de récolte d'un agriculteur sur une saison déterminée. En retour, l'agriculteur s'engage à fournir périodiquement, à un prix fixe et constant, des produits de qualité en respectant une charte précise. La clé de voûte du système étant le rapport de confiance s'instaurant entre les consommateurs et le paysan «, explique Jean-François Lanier, vice-président de « Terre et partage », l'une des Amap de Fréjus. Voir ici l'article de Var Matin.

Le prix du panier est fixé de manière équitable : il permet au producteur de couvrir ses frais et de dégager un revenu décent, tout en restant abordable par le client. Un tel prix est rendu possible grâce à l'absence d'intermédiaires, d'emballage et de gâchis des produits.

Envie de bio et de faire vivre les paysans locaux.

Ce qui attire autant le public ? Le refus de ce qu'on nous fait manger, l'envie de consommer des produits locaux et non des légumes qui ont fait des milliers de kilomètres. L'intérêt est écologique, environnemental mais aussi social v, explique Gilles Magnier, président de « Terre et Partage ». Car si le bio est le premier pas de cette démarche, il s'agit surtout d'un état d'esprit collectif, solidaire, qui vise à faire vivre les cultivateurs et à conserver une activité agraire locale.

Notre maraîcher, par exemple, fait vivre la campagne roquebrunoise autrement que par des résidences secondai- s et un golf. Il peut assurer 90 paniers par mois et vend le reste sur les marchés et sur son terrain. Il cultive dix hectares et ne peut, ni ne veut passer à une agriculture intensive v, ajoute le président fréjusien.

Vingt euros environ le panier hebdomadaire

A la signature du contrat de cinq mois, les clients s'engagent aussi aux aléas, comme une production de fraises noyées par les pluies ou une saison de pommes de terre mangées par les doryphores. Il y a des creux avec des petits paniers mais le maraîcher nous mettra davantage de tomates le mois suivant par exemple, ajoute Gilles Magnier.

Ça nous oblige à nous remettre à la cuisine et on se passe des recettes. Quand on a beaucoup de tomates, on fait des coulis qu'on congèle. On est aussi en lien avec les producteurs de viande d'agneau de l'arrière-pays et certifié bio, la ferme apicole de Fréjus pour le miel et un chevrier du Muy pour le fromage.

En achetant leur part de production à l'avance, les consommateurs garantissent un revenu au paysan. Face aux banquiers, l'agriculteur pourra plus facilement avancer ses 90 paniers par mois à vingt euros en moyenne le panier pour obtenir un prêt et négocier l'achat d'un tracteur.

L'Amap participe ainsi au maintien d'une agriculture de proximité et à la gestion de la pression foncière. Les membres de « Terre et partage » souhaitent monter une autre Amap pour satisfaire les inscrits sur liste d'attente et cherchent un producteur. Avis est lancé.

Lien: Alliance Provence réseau régional des AMAP


Mis en ligne le 01/06/2009 par Pierre Ratcliffe. Contact: Portail: http://pratclif.com