Gaz de schiste
le tract de l'ACPE

Le tract de l'ACPE reprend les éléments d'une contribution de quatre scientifiques de l'université de Montpellier. Cette contribution date du 29 janvier 2011. En 4 pages, elle vise à donner au public des informations sur l'état des connaissances disponibles. C'est pourquoi elle a pour titre "Gaz de schiste, Questions qui se posent". Parmi les quatre chercheurs, deux font des travaux qui ont rapport avec le sujet cad. la sédimentologie et l'hydrologie. Ils précisent que les données manquent et que "... l’état des lieux présenté dans ce texte est susceptible d’évoluer au fur et à mesure de l’évolution de nos connaissances, notamment sur les risques associés et sur la nature des explorations conduites". Les informations manquent principalement dans le domaine technique des forages et de la fracturation hydraulique car il s'agit d'une technologie récente utilisée en Amérique du Nord. Il faudrait avoir visité et travaillé sur un chantier pour en connaître les détails du fonctionnement.

Pour ACPE il ne s'agit pas de questions mais de conclusions; et quelques points évoqués par le document ont été repris de manière erronée voire tendancieuse. Je cite: "zones géographiques" ce ne sont pas 18 permis d'exploration mais 8 permis dont 3 dans le Sud-Est; le permis demandé par l'entreprise Shuepach pour Brignoles n'a pas été accordé. S'inquiéter de la superficie d'une zone d'exploration n'est pas pertinent. Une zone de concession d'exploration doit être suffisamment grande pour donner des chances de succès quelque part.

Adjuvants chimiques et proppants en anglais (billes de céramique ayant remplacé le sable); le document des 4 chercheurs ne dit pas "risquent de contaminer de façon irréversible les nappes phréatiques" ni "on dénombre pas loin de 1000 produits chimiques dont certains ont des effets dramatiques sur la santé, cancérigènes, perturbateurs endocriniens". L'Agence américaine d'information EIA donne la liste des produits chimiques que 8 des 9 sociétés de forage et de fragmentation hydraulique ont communiqué à l'Agence de protection de l'environnement EPA (lien). Voir aussi cet article sur les proppants et chemicals (lien).

Conclusion: mieux vaudrait pour l'honnêteté intellectuelle qu'ACPE s'abstienne de commenter un texte de scientifiques. Attendons aussi le rapport du Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGIET) pour en savoir plus.

Je ne suis ni "pour" ni "contre". Je suis ouvert et curieux d'en savoir davantage sur le gaz de schiste et les techniques. ACPE milite au sein du collectif "le Var dit non au gaz de schiste"; le blog "Lorgues veille citoyenne" tenu par Brigitte Grivet membre actif de ce collectif est très bien documenté (lien).. Chacun peut déduire de ce site sa propre évaluation de la situation. Pas forcément la même que Brigitte Grivet dans ses commentaires des données, ni que le collectif "le Var dit non au gaz de schiste", ni que l'ACPE. Je pense que pour eux comme pour la plupart des élus du Var, c'est le syndrome NIMBY (*) qui joue. Ne pas tuer le tourisme et l'attrait du soleil! pas de plateformes de forage durant 6 mois sur les terres viticoles et agricoles! de quoi les saccager et faire fuir les touristes, les retraités et les classe moyennes supérieures! Ces arguments là me paraissent plus forts que tout. Mais si les réserves étaient énormes, exploitables à coût économique, sans nuire à l'environnement et sans aggraver l'effet de serre, si l'intérêt national serait d'exploiter la ressource - cela fait beaucoup de si - le syndrome NIMBY durerait-t-il toujours?

(*) NIMBY = Not In My Backyard (pas dans mon arrière cour); il y a aussi le syndrome NIMEY = Not In My Election Year (pas dans mon année électorale).

Mis en ligne le 08/12/2010