Réponse à François Cavallier
à propos de ses clarifications sur McDo

Je commente le dernier paragraphe de cette clarification de FC relative au blog. Après des propos reconnaissant l'utilité du blog et le travail de son auteur, propos dont je remercie FC, celui-ci critique le blog à cause des commentaires qu'il suscite: je le cite "l’immédiateté, le buzz, l’audience, le sensationnel, c’est la rumeur érigée au rang d’information, et réputée vraie jusqu’à la preuve de sa fausseté. Or il ne suffit pas qu’il y ait 80 commentaires sur un sujet pour le justifier: l’audience ne tient pas lieu en soi de déontologie"...

Je pense que FC résonne directement ou de son propre chef, les récriminations des décideurs qui sont l'objet d'une surveillance accrue des citoyens à travers la presse et internet sur leurs agissements et comportements. Je cite ci-après les propos de Marie Bénilde dans "Journaliste, ou copiste multimédia ?".

..... sans doute que la révolution numérique est indispensable à la survie des médias historiques. Mais, comme dans le journalisme traditionnel, les effets induits par la recherche de l’audience maximale sont nombreux et pervers. En devenant à leur tour des agrégateurs d’images et des diffuseurs de rumeurs — comme l’annonce prématurée par M. Jean-Pierre Elkabbach de la mort de l’animateur de télévision Pascal Sevran sur le site d’Europe 1, les médias cèdent à ce que M. Elkabbach lui-même, aujourd’hui patron de Lagardère News, appelait la "dictature de l’émotion" et l’« immédiateté de l’apparence ». La raison en est simple : la plupart des sites d’information redoutent de perdre l’audience de ce qui fait « buzz (5) » et engendre donc une fréquentation monnayable. La presse devient de la sorte le principal moteur de la « vedettarisation-vulgarisation » du politique, tendance qu’elle dénonce simultanément.

Des exemples de ces "travers" sont Marianne2, l'Express, Mediapart, Rue89, lePost.....

Dans ce blog je ne recherche pas l'audience; je ne pratique pas le buzz et je ne cherche pas d'audience monnayable! Mais un blog de cette nature n'a d'intérêt que par les informations avérées ou des rumeurs qu'il rapporte. Un blog de cette nature n'a d'intérêt pour ses visiteurs que si le contenu varie, comme l'esprit de chacun en réaction aux évènements et en les rattachant à une base de connaissances patiemment développées et structurées. L'image et la vidéo sont de plus en plus prisés par les internautes... il faut qu'il y en ait. Voyez les sites des communes; quel mouvement y voit-on? et le site du CG83 qu'est FC, combien de billets? c'est le premier depuis mars 2008.... Des sites où il n'y a pas d'informations, n'ont pas d'intérêt sinon d'être là quand on en a besoin d'y trouver quelque chose; et souvent on n'y trouve pas ce qu'on recherche, exemple récent le PADD du PLU de Callian.

Et de Manuel Castells professeur de chaire Communication

L’information et la communication ont toujours été des vecteurs de pouvoirs dominants, de pouvoirs alternatifs, de résistances et de changements sociaux. L’emprise sur l’esprit des gens – que la communication favorise – est un enjeu fondamental. C’est seulement en façonnant la pensée des peuples que les pouvoirs se constituent en sociétés et que les sociétés évoluent, changent.

Torturer un corps est bien moins efficace que façonner un esprit. Voilà pourquoi la communication est la pierre de touche de la puissance. La pensée collective (qui n’est pas la somme des pensées individuelles en interaction, mais une pensée qui absorbe et diffuse tout dans l’ensemble de la société) s’élabore dans le champ de la communication. En effet, c’est de ce dernier champ que viennent les images, les informations, les opinions, et c’est par le biais de mécanismes communicationnels que l’expérience est diffusée et transmise à un niveau collectif.

Tout cela s’applique avec plus de force à nos sociétés, que les réseaux de communication traversent à tous les niveaux, du global au local et du local au global. En conséquence, les relations au pouvoir dominant, élément constituant de toute société et déterminant ses évolutions, sont de plus en plus élaborées dans la sphère de la communication.

Dans la société contemporaine, la politique revêt immédiatement une dimension médiatique. La matière du système politique et même les décisions qui en émanent constituent une scène pour les médias, qui cherchent à obtenir le soutien des citoyens ou, au moins, à atténuer leur hostilité.

Quant aux commentaires, je ne les maîtrise pas tous! je le reconnais; si tant est qu'il faut les maîtriser.... anonymes? j'ai lu un sondage que je ne retrouve pas; il y est dit que plus de 80% des internautes sont pour que les commentaires soient anonymes ou sous alias/pseudos, ce qui est la même chose. Les commentaires sont les réactions des lecteurs aux billets; chacun en lisant un texte, un article, un livre, associe les concepts à ses propres idées et à son expérience et il commente dans cette optique. Rumeurs? qui crée les rumeurs? la rumeur est le mode de communication le plus ancien qui existe. Les commentaires ne valident pas un billet, ils reflètent le ressenti des lecteurs du billet; mais l'absence de commentaires ou la censure des commentaires qui ne plaisent pas au webmestre ou à son censeur, ne valident pas non plus le billet ni le censeur.

Pour éviter les dérives que regrette FC, il faut dès le début, pour tout et à tout moment la transparence totale; car la rumeur est le plus souvent une information sur une réalité tue ou cachée. L’influence la plus déterminante que nos politiques exercent sur nous ne procède pas de ce qu'ils communiquent, mais de ce qu'ils ne communiquent pas, délibéremment ou non. C'est ce que ce blog s'emploie à corriger.


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Mis en ligne 28/07/2010 par Pierre Ratcliffe.