TwitterLes commentaires qui commencent à affluer sur le PLU de Callian, à mon sens, mettent le doigt sur le fond du problème, à savoir la fuite en avant de l'urbanisation, la transformation du territoire par mitage et artificialisation au détriment des espaces agricoles et naturels, des paysages et du patrimoine, du rapport avec les prix du foncier, du logement des actifs locaux, etc. La maîtrise des problèmes que pose cette évolution due à l'attractivité du territoire et à l'accroissement de la population qui en résulte est fondamentale pour nos huit communes, tout en sachant que les dynamiques de chacune d'elles sont différentes et appellent des solutions différenciées. C'est l'objet de la CdC et du SCOT de trouver ces solutions.
Les commentaires sur le prix du foncier, l'opportunité que constitue le changement de destination du sol d'agricole en constructible pour certains propriétaires, me paraissent très pertinents. Il est vrai que les anciens propriétaires qui vivaient chichement ou partiellement de la ressource naturelle qu'était leur sol, ou leurs héritiers aujourd'hui plus de soixante ans après, ont parfois la possibilité de réaliser le pactole de leur vie, surtout s'il s'agit de vendre à un Dietmar Hopp (golf de Terre Blanche), un Jean Claude Lion (Château Camiole), ou d'autres investisseurs immobiliers importants.
Notre code de l'urbanisme français a été conçu pour donner aux collectivités locales les moyens de maîtiser les dérives qui peuvent se produire quand l'attractivité de leur territoire entretient des dynamiques et des convoitises démesurées. Le nouveau code de l'urbanisme par la loi SRU renforce encore les moyens d'endiguer le processus. Encore faut-il que les élus des collectivités locales aient la conviction et la volonté politique d'utiliser ces instruments.
Que serait notre pays de Fayence si la liberté totale était permise aux maires pour permettre de construire partout, pour n'importe quel objet et des constructions de n'importe quelle taille? Nous serions couverts de golfs, de résidences hôtelières, de villas de luxe, etc. etc. C'est ce qui s'est passé en Espagne, où l'économie a été entraînée dans une bulle immobilière, facilitée par le crédit à faibles taux d'intérêt permis par l'appartenance à la zone euro. Il n'existe pas en Espagne de code de l'urbanisme comme chez nous... Il suffit de visiter le pays dans ses parties touristiques pour se rendre à l'évidence.... des ensembles immobiliers gigantesques, des golfs.... séparés par des déserts.
Le fond du problème pour nous - du moins pour ceux qui partagent cette analyse - est donc d'éviter que cette évolution nous amène aux mêmes excès. C'est un devoir de citoyen à l'égard des générations futures. La maîtrise de la situation passe par la vision de la population supplémentaire que nous voulons accepter, donc des logements supplémentaires à construire. Quel type de population, quelles catégories socio-professionnelles et quels types de logements. Et les maires doivent gérer correctement les demandes d'installations commerciales telles Weldom, SuperU, Mobalpa, Laugier, SuperU, Leclerc, Agora Sud et autres...
Tels sont les sujets de fond du PLU de Callian et les solutions préconisées par le maire et son équipe unis. Ils montrent aussi la voie pour les autres communes au sein de la CdC et pour le SCOT.
Mis en ligne le 03/05/2010 par Pierre Ratcliffe. 
