Point de vue
La crise provient de la non répartition des richesses produites

Daniel Colombo: l'essentiel de la crise provient de la non répartition des richesses créées.

Dans la mesure où une infime minorité s'approprie une part colossale de richesses produites (1) il ne reste pour la collectivité (les habitants et l'État) pas assez de solvabilité pour couvrir "les besoins de notre époque". Il ne reste donc comme solution, dans le cadre de cette non répartition des richesses, que l'endettement. Pour résumer, on pourrait dire que le discours des dominants est le suivant : "On n'augmente pas vos revenus (les habitants et l'État) mais on vous accorde des crédits".

Cette solution peut durer un certain temps mais il arrive un moment où tout explose car de plus en plus nombreux sont ceux (les habitants et les États) qui ne peuvent plus rembourser. C'est toute l'économie qui s'étiole par manque de solvabilité pour couvrir nos besoins.

Il n'y a pas d'autres solutions que de prendre en considération cette réalité et d'intervenir à la racine du mal : re-transférer aux habitants et aux collectivités les immenses richesses que des minorités infimes ont volé à l'Humanité. La reprise de ce butin pourrait être associée à la création de nouvelles masses monétaires par les États sans passer par de nouveaux crédits auprès de ceux qui nous ont ruinés.

(1) Le pillage des années libérales en France
La captation du capital sur le travail:
Durant les trente dernières années de la mondialisation libérale, un transfert de 167 milliards d'euros s'est opéré en faveur des revenus du capital et au détriment des revenus du travail (source : OCDE) Cette somme colossale représente 37% des revenus des 50% des français les moins rémunérés (18000 euros x 25 millions de français = 450 milliards) ou près de 55% du budget de la France (300 milliards)

Chiffrage total du pillage des années "libérales" :
L'accroissement des inégalités peut certainement s'enrichir d'autres paramètres.
On peut également constater que certains chiffres ci-dessous ne sont pas cumulables ?
Un véritable chiffrage de cette inacceptable captation de richesses impliquerait
une étude contradictoire réalisée par des économistes à la recherche de la vérité.
Je propose toutefois quelques pistes pour lancer le débat :

Il faudrait certainement ajouter :

- La fraude fiscale non comptabilisée (environ 40 à 60 milliards ?)
- Les paradis fiscaux : montants à estimer ?
- Les niches fiscales en faveur des privilégiés (30 à 40 milliards?)
- Les stocks options : montant à estimer ?
- L'accroissement des écarts de revenus entre salariés : Cet écart était de 1 à 20 au début de l'ère industrielle, il est aujourd'hui au minimum de l'ordre de 1 à 1000 ?
- Les intérêts de la dette de la France (environ 50 milliards)

Avant l'ère libérale (1973?), l'État français était maître de sa monnaie. L'accroissement de la masse monétaire dépendait de sa responsabilité, sans avoir à s'endetter. Depuis cette date, l'État s'est donné l'obligation d'emprunter auprès des détenteurs de capitaux. Conséquence : Environ 50 milliards d'intérêts à rembourser chaque année.

Conclusion : Uniquement en France, il est certainement probable que nous puissions atteindre un montant total de captation de richesses supérieur à celui du budget de la nation (300 milliards). La crise c'est essentiellement l'accumulation de ces sommes colossales qui manquent, dans chaque pays, pour faire face aux immenses besoins de nos sociétés. Besoins sociaux, éducatifs, sanitaires... mais aussi besoins écologiques pour reconvertir nos économies afin de préserver la vie sur terre. La conscience de cette réalité exclut toute solution homéopathique qui ne ferait qu'entretenir "la crise".

Daniel Colombo