pays de Fayence: Remise en eau du lac de Meaulx; où en est-on fin 2016 10 ans après la vidange du lac

Le contexte avant la vidange du lac fin 2006

Le lac de retenue du riou de Meaulx a été créé en 1981 à l'initiative des 3 communes de Fayence, Seillans et Saint-Paul en Forêt dans le cadre d'un syndicat intercommunal, le Syndicat Intercommunal pour l'Aménagement du Cours Supérieur de l'Endre (SIACSE). Il s'agit d'un petit lac artificiel retenu par un petit barrage en terre; d'une capacité de 755000m3 il comporte deux branches Ouest et Est; un déversoir de crues est implanté à l'ouest en amont du barrage. Cet ouvrage a été conçu comme réserve d'eau de protection incendie, et de manière légère, selon un projet de la fin des années 1970. La conduite d'évacuation était sous le remblai de terres protégé par du béton et la vanne de vidange était en sortie aval. Voir coupe du barrage. Dans son environnement naturel forestier, loin d'espaces urbanisés, ce lac constitue un espace de loisir pour pêcheurs, promeneurs, randonneurs et VTTistes 1.

Historique du barrage

Source: rapport d'étude ARTELIA SIACSE 8.

Le barrage de Riou de Meaulx est situe au sud de la Commune de Seillans RD562 à l'ouest de Brovès et la Bégude, dans le Var (83). Il s'agit d'un barrage en remblais zonés, construit en 1981 sous la maitrise d'ouvrage du Syndicat Intercommunal pour l'Aménagement du Cours Supérieur de l'Endre (SIACSE). Le Syndicat a été créé en 1971 pour gérer deux retenues collinaires, le lac du Meaulx et le lac du Rioutard, destinées a la défense incendie et au tourisme. Une activité de pêche s'est développée au fil du temps. La création des plans d'eau a également favorisé une faune et une flore dont plusieurs espèces sont protégées. Le SIACSE. rassemble trois communes de petites tailles : Fayence (5000 habitants), Saint Paul en Foret (1700 habitants) et Seillans (2500 habitants).

Présentant une hauteur maximale de 18.6m par rapport au terrain naturel et un volume de 755000 m3 à la cote de retenue normale, le barrage relève de la classe B en référence au décret 2007-1735 du 11 décembre 2007. L'évacuation des crues est réalisée par un déversoir en col implanté a environ 20 m en amont du barrage, branche Est. Il s'agit d'un évacuateur de crues non revêtu dans lequel l'eau s'écoule a même le rocher (granite du Rouet). Ce déversoir de crues était largement sous dimensionné. Voir rôle et conception des déversoirs de crues.

Le dispositif de vidange de fond est constitué d'une conduite en acier de 600mm traversant le barrage. Le remblai a été construit directement sur la conduite, préalablement enrobée dans du béton. A l'origine, la prise de fond amont était constituée d'un coude 600 racordé à la conduite et surmonté d'une grille (on voit l'orifice de ce coude sur cette photo). Et la conduite de vidange de fond était fermée à son extrémité aval par une vanne de type papillon.

Incidents survenus fin 2006, ayant conduit à vider la retenue jusqu'à ce jour fin 2016

En 2006 des fuites furent observées à l'aval du barrage. Le CEMAGREF - devenu IRSTEA depuis, fut dépêché sur place; cet organisme concluait à la présence d’un orifice dans la conduite de vidange près de son extrémité aval. Les investigations réalisées après l’incident, confirmèrent l’état de dégradation très avancée de la conduite. A la suite de cette expertise d'IRSTEA, un arrêté préfectoral préscrivit la vidange du lac et la réalisation de travaux de confortement et de mise aux normes avant de pouvoir le remettre en eau. L'instruction du dossier, les délais administratifs avec les autorités, les appels d'offres et les recherches de financements firent les délais. Ce n'est qu'en 2009 que le SIACSE mit en piste ARTELA ex SOGREAH comme maître d'oeuvre pour les études de projet en vue d'une remise en eau. Mais pendant ce temps, en 2011, de nouveaux incidents se produisirent lors de pluies intenses d'automne. Le lac se remplit rapidement et de nouveau, des fuites furent constatées à l'aval du barrage; de plus des pierres bouchèrent la conduite de vidange et la mettaient en charge. Suite à ce nouvel incident, un arrêté préfectoral complémentaire confirma que le lac devait rester vide, et prescrivit soit son démantèlement, soit la réalisation d'importants travaux de mise aux normes pour assurer la sécurité de l'ouvrage. Le SIACSE décida la réalisation des travaux pour la mise en conformité, vu l'intérêt touristique et avait le soutien d'associations intéressées. Le démantèlement aurait aussi représenté un coût important [voir coupe du barrage]

Le projet d'ARTELIA comportait d'abord deux opérations de confortement de mise aux normes qui ont pu être réalisées pendant l'été 2012:

  1. Le confortement de la conduite de vidange; cela a consisté en un chemisage de la conduite, une imprégnation de résine et injection de béton autour [lien]
  2. Le re dimensionnement du déversoir de crues qui était sous dimensionné; cela a consisté à baisser et élargir le niveau du déversoir dans le granite dur du Rouet (à l'explosif) [image 1] et [image 2]. Ce poste a représenté plus de 40% du coût total des travaux. Voir la visite 3des élus du SIACSE en juin 2012 [photo].

Ensuite, il a fallu mettre la vanne de vidange du barrage à l'extérieur et en amont, pour éviter que la conduite sous le barrage soit constamment en pleine charge et ainsi éliminer les risques de futures dégradations de la conduite. Cela a nécessité la construction d'une tour et d'une passerelle d'accès pour permettre l'actionner la vanne de vidange, plus une vanne de rechange en cas de panne. La réalisation de ces travaux a pris 4 ans supplémentaires depuis fin 2012 (*). Voir ces deux photos de la tour [lien 1] - et - [lien 2].
(*) pour des raisons administratives et de montage du financement

En cette fin 2016 et l'arrivée des pluies, les travaux de la tour viennent de se terminer; mais une péripétie administrative supplémentaire est survenue. Le SIACSE a obtenu la visite de la DREAL qui a donné son accord. Mais il faut maintenant une autorisation préfectorale sous la forme d'un arrêté que les fonctionnaires territoriaux doivent demander et obtenir. C'est cela qui retarde la mise en eau.

Un autre élément du dossier est l'échange d'espaces naturels sensibles dans le canton entre les communes de Fayence, Seillans et Saint-Paul en Forêt. Nous en sommes informés par ce billet de François Cavallier Conseiller départemental. Au termes de cet échange, le département deviendra propriétaire des terrains du lac de Meaulx appartenant aux 3 communes. François Cavallier informe qu'à ce jour fin 2016, les 3 Communes concernées ont délibéré favorablement pour ces échanges. La procédure de division foncière des parcelles communales est en cours de réalisation par géomètre-expert. La procédure administrative est longue car elle requiert de lancer une procédure de distraction du régime forestier, préalable indispensable aux échanges. Une fois que l'arrêté préfectoral de distraction sera signé, le Conseil départemental sera en mesure de délibérer à son tour. Les actes administratifs d'échange pourront alors être signés en février ou mars 2017.

  1. Tous les liens sur le lac de Meaulx
  2. Travaux de mise en conformité; photo visite des élus au chantier
  3. visite des élus au chantier 30 jillet 2012
  4. Mise en conformité: Tour de manoeuvre de la vanne d'obturation du barrage
  5. Travaux d'abaissement du déversoir de crues
  6. Déversoirs de crues; ne pas sous dimensionner!
  7. Financement
  8. Rapport d'étude d'ARTELIA et SIACSE


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Mis en ligne le 24/11/2016 pratclif.com