Voici trois extraits de la newsletter de François Cavallier après les élections départementales.
Les élections départementales des 22 et 29 mars derniers ont rendu leur verdict. Le tandem que j'ai l'honneur de former avec Josette Mimouni l'a emporté avec 54,36 % des voix, score en augmentation par rapport à celui du premier tour face au seul même adversaire. Les communes de l'ancien canton de Fayence, avec une moyenne de plus de 58% de votes en notre faveur, auront pesé lourd dans ce scrutin, permettant de contre-balancer la quasi-neutralité de Puget-sur-Argens et l'écart, toujours en notre faveur mais plus ténu, de Roquebrune-sur-Argens dans un contexte local très spécifique et très tourmenté. Bien sûr, cette lettre est l'occasion pour nous de remercier toutes celles et tous ceux qui auront contribué à ce résultat : l'unité des maires et des élus de façon générale y aura été pour beaucoup. Toutes celles et ceux qui considèrent ce scrutin comme un scrutin plutôt local que national sont restés majoritaires, même si la tentation inverse a progressé.
Il faut à présent mesurer les conséquences, non seulement de notre résultat à nous, mais de tous les résultats varois dans leur ensemble. Je voudrais souligner ici trois facteurs, un facteur local et deux facteurs nationaux.
Le facteur local, c'est la disparition radicale de la gauche combinée à une résistance républicaine qui n'a permis au FN de ne l'emporter que dans 3 cantons sur 43. L'absence de la gauche n'est pas intellectuellement satisfaisante, pas plus, me répondra-t-on, que la faible représentation du FN quand celui-ci rassemble seulement 32000 voie de moins que l'UMP dans le département. Quelle ironie du sort en tous cas pour un gouvernement de gauche que d'avoir mis en place un mode de scrutin qui lui aura enlevé une trentaine de conseils généraux, quand ce n'est pas, comme chez nous, la disparition complète ! Néanmoins, une majorité de 40 élus sur 46 n'est pas forcément facile à gérer : dans cette pléthore où chacun entend accéder à des responsabilités, des rivalités sont susceptibles de se développer. De la même façon, faire exercer un même mandat par deux personnes à la fois se révèlera certainement problématique à terme dans un certain nombre de cas.
Les deux autres facteurs étaient d'ailleurs en germe dans la loi électorale. A partir du moment où on élit les élus départementaux par binômes paritaires dans des cantons redécoupés géographiquement, deux conséquences mécaniques se déploient : une forte féminisation de l'assemblée, liée au brutal ré-équilibrage de la parité ; et surtout, l'essor d'une majorité invisible, interne à la majorité de droite, qui est une majorité urbaine et littorale, au détriment de la représentativité des espaces ruraux et intérieurs comme les nôtres. Dans la troisième mi-temps en cours pour l'organisation de la collectivité, tout indique que ce dernier facteur est en train de décider de beaucoup de choses, et sans doute de trop de choses. Mais tout cela était gravé dans le marbre d'une loi dont même les promoteurs d'hier reconnaissent aujourd'hui tous les risques, devenus bien présents et bien réels.
Cela n'est pas une première : l'analyse des résultats bureau par bureau des élections départementales confirme et accentue une tendance qui se dégageait déjà des scrutins précédents, c'est-à-dire un vote FN nettement plus élevé, dans chaque commune, dans les bureaux de votes des abords en général et de la plaine en particulier. Ce qui est justement frappant, c'est le caractère pluri-communal de ce phénomène, que l'on retrouve notamment très marqué dans les bureaux de vote "Sud" des communes traversées par la RD 562. Il faut savoir entendre la défiance et le sentiment d'abandon qu'exprime ce vote : la sensation de ne plus faire partie d'une commune mais d'un territoire péri-urbain déclassé, de second choix, sans identité communale. A nous, les maires de ce territoire, de faire de ces espaces des territoires de reconquête dans le S.C.O.T. : le règlement local de publicité, qui a fait reculer la signalisation commerciale sauvage, ne peut être que le premier pas d'autres mesures qui doivent suivre pour avoir une autre ambition pour ces quartiers.
C'est le "buzz" du moment : un équipement de cinéma multiplexe s'installerait dans la plaine. Factuellement, il existe bien en effet un projet de cette nature, mais qui n'est pas, comme je le lis parfois, de l'initiative de la commune de Callian : ce n'est pas un projet public mais privé. Un porteur de projet, spécialisé dans l'exploitation de complexes cinématographiques, travaille à présenter à la commune de Callian un dossier de permis de construire, pour un multiplexe de trois salles, qui à ce jour n'est pas encore déposé.
Faut-il laisser s'installer un cinéma plutôt commercial face au cinéma associatif géré par la Maison pour Tous à Montauroux, et qui a une ambition culturelle et d'art et d'essai ? nous demande-t-on souvent. Si la question se pose en effet, elle ne relève pas de la compétence communale : c'est le Centre National du Cinéma (C.N.C.) qui régule les installations de salles en France, la commune se contentant de se prononcer sur le permis de construire, qui ne sera pas plus ou moins légal s'il s'agit d'un cinéma ou de quelque autre activité économique que ce soit. Soutien de toujours de la M.P.T. et du ciné-festival, et de surcroît en charge de la culture à l'intercommunalité, cinéphile moi-même, je suis évidemment très attaché à l'excellence cinématographique. Cela ne veut pas dire d'ailleurs que le projet qui arrive n'est pas lui aussi une chance pour notre territoire, ni de toutes façons que j'y pourrai quelque chose si je ne le pensais pas. J'ai demandé au porteur du projet, qui l'a accepté de se rapprocher de l'association pour trouver le moyen de cohabiter, et j'ai, dès le premier moment, associé la commune de Montauroux à cette discussion : c'est là que nous en sommes en ce début Avril.
Une diversification de l'offre de services culturels qui serait bien venue dans le pays de Fayence. Où et avec quels aménagaments d'accès?
Mis en ligne le 08/04/2015 pratclif.com