C'est normal les habitants du Canton ne sont contents des agissements de Monsieur François Cavallier le Maire de Callian. Que le blog soit devenu le blog comme vous dites "anti Cavallier" quand on voit ce qu'est devenue la plaine ! Évidemment il y a de quoi être anti Cavallier et de quoi s'inquiéter.. Ce n'est quand même pas Monsieur Pierre Ratcliffe qui à détruit la plaine il me semble non ! Monsieur Pignère ?.
Ce commentaire m'incite à rebondir. Rien n'est simple ici comme ailleurs. Il faut prendre en compte de multiples aspects n; le débat sur la plaine, la péri-urbanisation, la fuite en avant, le mitage du paysage etc. etc. ne date pas d'aujourd'hui... Le PLU de Callian aujourd'hui s'inscrit dans ce débat. La plaine à laquelle se réfère le commentateur c'est Callian Montauroux du carrefour de Tireboeuf jusqu'au carrefour de la Barrière, et plus particulièrement je crois, d'Agora à la Barrière. Le développement d'Agora a commencé du temps du prédecesseur de Cavallier; ce dernier a poursuivi ce développement avec Gamme Vert, puis Weldom, Sport2000 et Delco et récemment Agora Sud avec un premier ensemble commercial, puis mini-market Dia, Norauto... Le tout est un ensemble commercial relativement plus concentré qu'à Montauroux. Le commentateur n'apprécie sans doute pas le style architectural de tous ces commerces; c'est une opinion.
Un petit rappel d'abord. En 1995 quand il fut élu maire de Callian pour la première fois à l'âge de 26 ans (il y avait 2000 habitants à l'époque), Cavallier avait pris le point de vue exprimé par l'équipe candidate aux élections municipales, menée par Gérard Autran: "préserver l'identité du village de Callian, ré-équilibrer le développement de la plaine vers le village et le plateau [lien].
Mais l'attractivité du pays a continué d'attirer les migrants de l'extérieur. La population a continué d'augmenter à un rythme soutenu, de même que la demande de logements, l'attribution de permis de construire, la demande de services, le besoin de finances locales, de commerces locaux etc. Le phénomène fut identique à Callian et à MOntauroux, avec je crois plus de pression à Montauroux du fait de sa proximité avec le bassin d'emplois des Alpes Maritimes; cela se traduit par une proportion plus élevée de migrants actifs à Montauroux qu'à Callian. Il suffit de se promener dans la partie Nord de Montauroux, jusqu'au chemin du stade et même dans le chemin qui descend vers la Siagne (une route totalement impracticable facilment sauf en 4x4. Le nombre de logements construits et encours de construction est impressionnant.
Croissance des résidences, l'occupation de toujours plus d'espace, le mitage des paysages, l'habitat diffus, la disparition d'espaces agricoles, la pression sur les communes en matière d'équipements etc...
Cette évolution continuelle depuis 20 ans a suscité beaucoup de réactions plus ou moins hostiles d'une partie des habitants et d'associations. Je cite CEI qui a milité pour la création d'une intercommunalité, dissoute après sa création [lien], l'association LeClos devenue le Nouveau Journal du pays de Fayence [lien], et bien d'autres qui s'expriment individuellement via ce blog depuis 2005. Lors des élections municipales de 2008, les électeurs exprimèrent clairement leur volonté d'une pause dans le développement du canton et de Callian en particulier. Je me rappelle Cavallier le déclarer clairement le soir de proclamation des résultats des élections. Le choix de lancer l'élaboration d'un PLU, révision générale du POS de Callian, s'inscrit dans cette logique. Aujourd'hui, le choix c'est de limiter à 1.1% par an en moyenne la croissance de la population soit environ 200 permis pour la construction de nouveaux logement, sur la prochaine décennie. Limiter la croissance de la population à 1.34% sur l'ensemble du pays de Fayence relève de la même logique.
Clairement, vu la population de Callian-Montauroux et celle des autres communes, il faut des espaces commerciaux pour satisfaire les besoins des habitants et éviter l'évasion commerciale vers des centres lointains. La demande de cette population est une opportunité pour des entreprises, commerçants et artisans et donc une source d'activité économique, d'emplois et de recettes fiscales pour contribuer aux dépenses publiques des communes, en plus des taxes d'habitation et foncières.
Concernant le logement, il n'y a pas de pénurie de logements dans ce pays comme dans des grandes villes où il y a des industries, des manufactures. La demande émane d'abord de migrants retraités et d'actifs des bassin d'emplois des AM à la recherche de résidences individuelles en habitat diffus "à la campagne". Il n'y a pas ou peu de demande d'habitat social cad. pour des personnes défavorisées. La loi SRU impose 20% de logements sociaux dans le parc total pour les communes de plus de 3500 habitants et des sanctions financières en cas de non respect. Mais pourquoi réaliser des logements sociaux s'il n'y a pas la demande correspondante? Une autre demande émane d'actifs locaux travaillant dans les services et les commerces et qui ont besoin de logements à prix modérés en rapport avec leurs revenus; ici il y a sans doute pénurie dûe à la disponibilité et au prix du foncier. Il faut être conscient que si l'attractivité du pays se maintient pour les migrants, le choix de freiner l'offre de permis va se traduire par une hausse du prix des logements, ce qui va satisfaire les propriétaires en place, mais ce qui frustrera considérablement les primo-accédants notamment les jeunes actifs venant des bassins d'emplois voisins.
Ces considérations constituent ma vision des choses. Le débat est ouvert. Vos contributions seront bienvenues; elles devraient aider les politiques locaux à prendre de bonnes décisions pour l'avenir du pays.
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